Le Garde des Sceaux cherche à en finir définitivement avec le débrayage des magistrats. Il décide de couper les salaires de plusieurs d’entre eux, au grand dam des grévistes.
Charles Alphonse Wrong ne veut pas perdre la face contre les robins. Il emploie les grands moyens pour neutraliser leur mouvement. Après les mises en gardes et quelques fois les ‘’menaces’’, le ministère de la Fustige passe à la vitesse supérieure. Il ordonne le gel du fric d’une quinzaine d’hommes en robes, qu’il prend pour des salariés qui ont abandonné leurs postes. Le Garde des Sceaux ne reconnaît non seulement pas le débrayage qui paralyse le secteur judiciaire parce que, dit-il, un courrier d’information n’a pas été adressé à son mystère, mais il qualifie également sa mesure de conservatoire.
Les magistrats sanctionnés sont pour la plupart membres du conseil d’administration de l’Association des magistrats de Guinée (AMG) ou supposés être leurs farouches soutiens. Il s’agit de Doua Guilavogui, Cécé Roger Kolié, Mohamed Barry, Simon Pierre Millimono, Juliette Mamy, Sory Keïta, Bu Aise Koundouno, Elise Loua Guilavogui, Théophile Magloire Kaman Kouadio, Mamadou Diakité, Ibrahima Diallo, Mariama Camara, Apolline Gobou Théa, Mbalou Traoré et Albert Noramou. Tous travaillent dans les différentes juridictions de Cona-cris. Ils seraient vu au département de la Fustige comme les principaux meneurs de la fronde.
Contacté, un membre de l’AMG n’a pas voulu commenter la décision, mais jure que le Garde des Sceaux perd son temps : « Il finira par se rendre à l’évidence que c’est lui qui est dans le faux ».
Le bras de fer entre les robins et Charles Wrong est partie de la suspension par ce dernier de deux magistrats du TPI de Labé. Il les accuse d’insuffisance professionnelle et d’insubordination. L’AMG n’a non seulement pas gobé cette décision, mais elle peste aussi contre le fait que le ministre rende toujours publiques les sanctions prises à leurs encontre.
Yacine Diallo