La décision du Garde des Sceaux de faire geler les salaires de certains robins ne passe pas. L’Association des magistrats de Guinée annonce une assemblée générale demain vendredi pour durcir le ton.
Les magistrats ne sont pas prêts à courber l’échine face à ce qu’ils appellent la stratégie de « division» adoptée par Charles Wrong. Ce dernier, pour arriver à bout du débrayage, a fait geler les salaires d’une quinzaine de protestataires. Face à ce nouveau rebondissement, l’Association des magistrats de Guinée décide, elle aussi, de passer à la vitesse supérieure. Elle convoque ses membres à une assemblée générale le 29 septembre, dans l’enceinte de la Cour d’appel de Cona-cris. Histoire de décider de la nouvelle stratégie.
Mais le porte-voix des robins prévient déjà qu’ils ne lâcheront pas : «Nous avons accueilli cette décision avec étonnement. Nous comprenons que le ministre est beaucoup plus à l’aise dans la violation des textes de lois…Nous ne sommes pas grève, mais en débrayage. Demain, en assemblée générale, nous allons débattre de la nécessité d’aller en grève pour lui faire comprendre qu’on ne peut pas bloquer le salaire d’un travailleur en temps de grève », explique Théophile Magloire Kouadio.
Selon lui, Charles Wrong cherche à faire croire à l’opinion que seuls ceux dont les salaires sont suspendus observent le mot d’ordre de l’AMG : « Son objectif c’est de montrer que ce n’est pas la majorité des magistrats qui sont en débrayage, mais un petit groupe seulement. Quoi qu’il arrive, nous sommes prêts parce qu’il y a plus de 300 magistrats qui suivent le mot d’ordre ».
Depuis le début de cette crise, le Conseil supérieur de la magistrature suprême reste pratiquement muet. Ou du moins son implication pour la résolution de la crise est remise en cause. Magloire Kouadio lui glisse un petit tacle : « Nous avons adressé des courriers à la Présidence de la République. Pour nous, le Chef de l’Etat doit connaître ce qui se passe et arrêter d’écouter une seule partie. Nous avons écrit au CSM, mais nous n’avons pas la force de les obliger à agir. Nous leur disons qu’ils sont magistrats avant d’être membres du CSM. Lorsqu’ils auront des problèmes, c’est l’AMG qui va les défendre. Il ne faut pas qu’ils restent en marge».
Yacine Diallo