Malgré le samedi d’assainissement, les militants et responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) se sont retrouvés à Commandayah ce 30 septembre, pour la traditionnelle assemblée générale du parti. La prochaine rentrée scolaire, seul point au menu.
Les regards sont tournés vers la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance guinéenne, lundi, 2 octobre. Le lendemain, c’est la rentrée scolaire 2023-2024 et les élèves reprendront le chemin de l’école. Cette ouverture arrive à un moment où beaucoup de parents d’élèves croulent sous les charges et…la cherté de la vie. Bien d’entre eux auraient encore du mal à faire inscrire leurs enfants dans une école. Ce samedi, du sujet, l’UFDG en a fait son seul point de communication. Fodé Oussou Fofana a dénoncé l’indifférence des autorités de la transition : « Le constat est alarmant. Il y a un manque criard de tables-bancs : 235 000 en tout, 18 700 enseignants manquent, notamment 200 à Kérouané, 320 à Gaoual, 200 à Dinguiraye, 2 800 dans la zone de Labé… On ne peut pas parler d’éducation sans enseignants. Vous avez 5 800 écoles sans eau ni latrines, des écoles hangars, des écoles décoiffées. Le premier budget de l’État doit être affecté à l’Education nationale. Mais ici, le budget est très faible. C’est pour dire que l’Education en Guinée n’est pas une priorité. Les enfants qui doivent être scolarisés en Guinée ne le sont malheureusement pas ; 40% de nos enfants ne vont pas à l’école, soit faute de moyens des parents, soit par manque d’écoles ».
Le CNRD prépare du « lourd » pour la fête du 2-Octobre. Défilé militaire, prestation artistique, la junte emploie les grands moyens de son empreinte pour la fête. Pour le vice-président de l’UFDG, cette fête ne doit pas cacher la barbarie qui s’est abattue sur des civils au stade du 28 septembre en 2009 : « Nous sommes fiers d’avoir cette indépendance. Mais avant le 2 octobre, il y a eu le 28 septembre. Tous les Guinéens ont voté “Non”. Nous avons donné l’exemple aux autres pays. Mais le 28 septembre 2009, des Guinéens ont protesté contre le régime d’alors, malheureusement, nous avons vécu ce que nous avons vécu. Des femmes ont été violées, des corps jetés dans des fosses communes. On se demande ce qu’il faut fêter. C’est triste. J’espère que nous allons tirer les leçons ». A méditer.
Yacine Diallo