Après le défenseur des droits de l’Homme Mamadou Kaly Diallo, Amadou Bilaaly Sow 35 ans, peintre habitant au quartier Yattaya est venu à la barre, pour expliquer ce qu’il a vécu au stade le 28 septembre 2009. Il dit être sorti de son domicile avec trois de ses amis,  ils ont marché de la T6 (Yattaya) pour aller au stade du 28 septembre à Dixinn.  Tout au long de la route, ils ont vu des dispositifs de forces de défense et de sécurité.  « A Bellevue, nous avons trouvé que le commissariat était saccagé, il y avait deux morts déjà. Nous avons trouvé le colonel Moussa Tiégboro Camara à Dixinn-Terrasse, il menaçait les gens de rebrousser chemin. Mais les gens étaient nombreux, donc nous avons pu entrer à l’intérieur du stade. Quelques minutes après,  nous avons entendu des tirs,  mais nous pensions que c’était des tirs de sommation. Donc, nous avons scandé  wo woulé ! wo woulé ! (vous mentez ! vous mentez !) C’est après que nous nous sommes rendus compte que c’était sérieux. La débandade a commencé, j’ai aperçu des bérets-rouges entrer en tirant. Donc, j’ai couru pour m’échapper, mais des gens qui détenaient des matraques et des couteaux agressaient,  ils nous frappaient.  Malgré tout, nous avons continué à courir pour nous échapper. Difficilement, nous avons pu sortir du stade. Hors du stade, j’ai aperçu des corps partout. Il y avait des militaires qui tiraient sur tout ce qui bougeait. Là où nous avions trouvé refuge, des militaires y avaient fait une irruption, pour rechercher d’éventuels manifestants. Heureusement, ils ne nous ont pas vus. Après deux jours, je suis rentré chez moi. J’étais blessé sur la tête et mon pied. »

Mamadou Moumini Diallo, une autre victime, a expliqué qu’au stade il a vu des militaires qui déchiraient les habits des femmes avec des lames dans l’intention de les violer.  Les militaires tiraient, j’ai vu beaucoup de corps, ceux qui couraient piétinaient les corps. « Au moment où je cherchais à m’échapper, des gendarmes m’ont pourchassé, ils m’ont bastonné. Mon pied a été fracturé. Cela n’a pas suffi,  des gendarmes sont allés me chercher à la maison encore… », raconte Mamadou Moumini Diallo. 

Mamadou Adama Diallo