Ce 11 octobre, le procès d’Oyé-Oyé Guilavogui, ancien ministre des Télécoms, contre le ministère public, a repris par devant la chambre des jugements de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Oyé-Oyé sans avocats, le dossier a été renvoyé au 18 octobre, à l’effet de lui en commettre d’office un par le Barreau de Guinée.  

L’ancien dignitaire du régime Alpha Grimpeur est poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Les débats tournent autour de 50 millions de dollars ricains prêtés par Exim-bank (Chine) à la Guinée, pour la relance de la Société guinéenne des télécommunications (Sotelgui). Oyé-Oyé aurait détourné une partie du magot, selon le parquet spécial de la Crief. L’accusé jure, la main sur le palpitant, n’avoir jamais vu la couleur du magot.

Ses avocats (sans vinaigrette) se sont retirés du dossier depuis près de trois mois, dénonçant «la nouvelle allure de la procédure ». En juillet dernier, la Cour a écrit au Barreau de Guinée pour commettre un avocat d’office, pour défendre les intérêts d’Oyé-Oyé Guilavogui. Sans succès.

A l’audience de ce 11 octobre, le pro-crieur, Moustapha Mariame Diallo, déclare que les avocats de l’accusé se sont retirés « volontairement, en consultation avec leur client. » Pour lui, l’ancien ministre des Télécoms a tous les moyens de se constituer une défense. « M. Oyé Guilavogui est un entrepreneur. Il a été aussi ministre de la République pendant une dizaine d’années. Il a suffisamment de moyens pour se constituer un avocat », le pro-crieur qui l’accuse d’avoir demandé à ses avocats de se retirer du dossier.

Finalement, le parquet demande à la Cour de réécrire au Barreau de Guinée à l’effet de commettre d’office un avocat pour assister l’ancien ministre. « Nous allons patienter le temps que cela prendra », clame-t-il.

« Je vais attendre la commission d’office d’avocat, comme les miens se sont retirés », indique Oyé-Oyé Guilavogui, à la barre.

Le juge Alhassane Mabinty Camara veut savoir si l’accusé peut se constituer une défense à ses propres frais. « Je ne peux pas, mes comptes sont bloqués », répond Oyé-Oyé Guilavogui.

La Cour a renvoyé l’affaire au 18 octobre, pour la commission d’office d’avocats au prévenu Oyé-Oyé Guilavogui.

Yaya Doumbouya