Lamine Camara, vitrier, a été le dernier à témoigner à la barre ce mercredi 18 octobre. Il s’est rendu au stade à l’appel des Forces vives de Guinée, il a trouvé le colonel Moussa Tiegboro Camara en train de discuter avec les manifestants. Il a remarqué l’arrivée d’un bus où se trouvaient des gens habillés en maillot Chelsea. Cela a éveillé sa curiosité, il est allé voir, c’était des gens étranges. Mais il a continué à suivre les manifestants. Toujours, Moussa Tiegboro Camara continuait à dissuader les manifestants, disant que s’il ne quittait pas, « ça va se mal passer. Je n’étais pas content de la réaction de Tiegboro. J’ai crié : ‘’ A bas Dadis, nous allons manifester.’’ Tiegboro a ordonné qu’on m’arrête. J’ai été embarqué dans un pick-up, d’autres personnes ont été arrêtées aussi. Quelques minutes après, on m’a libéré. J’ai continué à l’intérieur du stade. Il y avait des infiltrés, mines serrées, je pense que ce sont eux qui ont ouvert la porte du stade. On est entré. Vu l’ambiance qui était dans le stade, j’ai dit à mon ami de sortir. Rien n’est sûr ! Au moment où on sortait, la bousculade a commencé. Quand je suis sorti, des gendarmes m’ont arrêté pour la gendarmerie Eco 1. En cours de route, les gendarmes nous ont piétinés, frappés. C’est en ce moment que  mes dents ont été cassées. Nous sommes restés à la gendarmerie jusqu’à 18h. On nous a libérés sur ordre du haut commandement de la gendarmerie ».

Selon lui, le colonel Moussa Tiegboro Camara est celui qui a le plus œuvré dans le massacre du 28 septembre 2009. Parce que les gendarmes qui étaient là-bas étaient sous ses ordres. « Il n’y a pas quelqu’un qui a travaillé au stade plus que Tiegboro Camara, le jour du massacre ».

Ibn Adama