Coup de fusils à l’aube et déplacements de blindés : la situation était confuse jeudi à Niamey. Dans la soirée, la junte a expliqué que le président renversé Mohamed Bazoum et son entourage avaient tenté de s’évader. Des proches de l’ex-président expliquaient de leur côté, que leurs téléphones portables avaient été confisqués et que Mohamed Bazoum avait été séparé de sa femme et de son fils.

Deux versions s’opposent.

Selon un communiqué de la junte lu à la télévision nationale tard jeudi soir, le président renversé, sa famille ainsi que deux cuisiniers et gardes du corps auraient tenté de prendre la fuite jeudi vers 3h du matin.

Le porte-parole précise qu’un véhicule devait les conduire en périphérie de Niamey où les attendaient des « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère » pour les emmener au Nigeria. Le colonel-major Amadou Abdramane a dénoncé ce qu’il qualifie « d’attitude irresponsable » de la part de Mohamed Bazoum et ajouté que les principaux auteurs du plan et certains de leurs complices avaient été arrêtés.

Un peu plus tôt dans la journée de jeudi, des proches de Mohamed Bazoum nous ont, eux, expliqué que l’ex-président avait été séparé de sa femme et de son fils en plein nuit et leurs téléphones confisqués. Deux de leurs anciens gardes du corps avaient aussi été interpellés dans la foulée. C’est au cours de l’une de ces opérations que des coups de feu auraient été tirés.

Cette brusque montée de tension intervient au moment où un juge nigérien avait rendu la décision écrite exigeant la libération de Salem Bazoum, le fils de l’ex-président. Ce jeudi matin, ses avocats ont effet reçu l’ordonnance qui leur permet de notifier l’État du Niger, pour que la décision soit appliquée.

« En clair, le juge demande de lever tout obstacle qui l’empêche de sortir du lieu où il est retenu depuis le 26 juillet 2023. Nonobstant toute voie de recours. Ce qui veut dire, qu’en dépit de l’appel interjeté par l’État du Niger, Salem Mohamed Bazoum est censé recouvrer la plénitude de sa liberté d’aller et venir » explique Maître Nassirou Lawali, avocat de Salem Bazoum.