Le 6 novembre, à la Maison de la presse, le SPPG, Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a fait un point sur la situation de www.guineematin.com. Il se félicite de la levée des restrictions sur le site.
Après plus de deux mois, le site d’informations générales www.guineematin.com est à nouveau accessible en Guinée, sans VPN. Le média subissait des restrictions depuis la mi-août dernier. Le syndicat des professionnels de la presse en Guinée, fer de lance de la lutte contre les multiples atteintes à la liberté de la presse en Guinée, a animé une conférence de presse le 6 novembre, pour faire le point sur les péripéties qui ont abouti à la levée de cette censure : « Quand on a eu vent de cette affaire, on s’est rendu au siège du site guineematin. Nous avons fait des investigations, donné un ultimatum à ceux qui étaient derrière, pour qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments ; ils ne l’ont pas fait. Nous avons organisé la marche pacifique du 16 octobre dernier qu’on a appelé ‘’ l’assaut de la dignité ‘’. Nous avons été brutalisés, mais nous avons tenu. Nous nous apprêtions à organiser une autre marche pacifique, cette fois-ci avec les antennes régionales du SPPG. Heureusement que le site a été libéré ce week-end ».
Sékou Jamal Pendessa annonce alors la suspension de toutes les manifestations que le syndicat comptait organiser, pour contraindre les autorités à faire machine arrière : « Pour être en cohérence avec nos déclarations, nous avons décidé de suspendre la dynamique. L’assaut de la dignité acte 2 n’aura pas lieu, parce qu’il n’y a plus de polémique autour de guineematin.com, du moins pour le moment ».
Le patron du SPPG salue le courage et la ténacité de Nouhou Baldé, Fondateur et administrateur du site Guineematin qui, selon lui, aurait pu se résigner et abandonner l’affaire : « A un moment donné, Nouhou Baldé a subi assez de pressions pour qu’il se désolidarise de nos actions, mais il a toujours laissé le soin au syndicat de décider. Beaucoup de choses se sont déroulées, mais il n’a pas trahi le syndicat ».
Sékou Jamal Pendessa lance un avertissement aux autorités du pays qui tenteraient de s’en prendre à nouveau aux médias : « Si d’autres personnes se préparent à restreindre la liberté des médias et des journalistes, à agresser la presse, elles trouveront le SPPG, ses organisations affiliées et ses associations partenaires sur leur chemin. »
Guineematin a été libéré sans faire savoir officiellement les causes de sa restriction. L’administrateur du site s’interroge jusque-là sur celui qui est derrière ces tracasseries : « Je n’en ai aucune information, je ne sais pas qui l’a fait ». Nouhou Baldé félicite le SPPG pour la lutte qu’il a menée : « Des voix se sont élevées, des prières ont été faites, mais ce qui est indéniable, c’est le syndicat qu’on a vu dans la rue. Ses membres se sont faits maltraiter, interpeller, mais ils ont tenu ».
Nouhou Baldé ne se prive pas d’adresser un gros tacle à Ousmane Gaoual Diallo, Ministre des Télécoms et porte-parole du gouvernement, soupçonné d’être derrière les ennuis de Guineematin : « C’est un ministre menteur, il a menti plusieurs fois. Tout le monde sait que le problème était entre l’ARPT et LA Guilab. Mais Ousmane Gaoual Diallo est habitué à dire des contrevérités. Il l’a fait de manière lâche, il n’a pas voulu s’assumer. Mais nous savons ce qu’il s’est passé, ce n’est plus un mystère ».
La situation est peut-être réglée. Il reste maintenant les poursuites judiciaires qui pèsent sur les journalistes interpellés le 16 octobre, lors de la marche du SPPG.
Yacine Diallo