Les événements du 4 novembre ne cessent de faire couler encre et salive. Alors que les colonels Moussa Tiégboro Camara, Blaise Goumou et le capitaine Moussa Dadis Camara ont été repris et ramenés à la Maison centrale de Conakry après une brève évasion. Le colonel Claude Pivi alias Koplan, lui, court toujours. Les forces de défenses et de sécurité n’‘arrivent pas encore à mettre la main sur lui. Dans la cité, c’est la stupeur, les citoyens sont sur le qui-vive. Les acteurs du procès du massacre du 28 septembre 2009, aussi, craignent pour leurs vies.

Alors que l’ancien Premier ministre, François louncény Fall réclame une protection pour toutes les victimes qui ont témoigné dans cette affaire, chez nos confrères de Fim fm, maître Paul Yomba Kourouma, avocat d’Aboubacar Toumba Diakité, a exprimé sa crainte  quant à sa sécurité, tant il ne mâche pas ses mots contre Dadis, Pivi et compagnie : «La question de la sécurité de Me Paul Yomba ne fait plus de doute.  Même ce matin, on nous demandait de prendre des dispositions sécuritaires. X m’a appelé pour me le dire. La sécurité de Paul Yomba est menacée, mais elle ne mettra pas fin au sacerdoce que je suis en train d’assumer. Je n’avais même pas voulu en parler, je sais qu’il y a une légion d’anges gardiens qui campent autour de moi avec l’ombre de Dieu».

N’empêche, l’avocat réfute la thèse de l’enlèvement de Dadis et Cie. Il estime  que ces accusés ont opté pour l’évasion parce qu’ils avaient perdu l’espoir de se tirer d’affaires : « Ils ont compris que la balance pesait contre eux, qu’ils devaient prendre la poudre d’escampette. Ils ont été rattrapés pour être enfin présentés au peuple de Guinée à la suite d’un jugement, pour que la population connaisse réellement leurs bourreaux…L’évasion est un moyen de défense, de se soustraire de la justice, mais pour nous, la présomption d’innocence a disparu. Nous avons conseillé Dadis de ne pas accepter de comparaître avec ses sujets. En tant que chef, il devait se défendre sous l’optique de la responsabilité morale. Il a écarté cette option, donc à la guerre comme à la guerre».

Dans la nuit du 4 novembre, un commando a investi la Maison centrale, a exfiltré ces quatre accusés dans les événements du 28 septembre 2009. Leurs avocats, eux, s’accrochent à la thèse de l’enlèvement.

Yacine Diallo