Le 7ème congrès ordinaire dit inclusif du Syndicat national des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg), s’est ouvert le 15 novembre au Palais du peuple, sur fond de division. Le thème : « Dialogue social et unité syndicale. »
L’unification des deux factions du Slecg voulue par un comité de pilotage mené par Sâa Léno, n’arrive pas pour l’heure à unir le Slecg de Kadiatou Bah et celui d’Aboubacar Soumah. Sâa Léno, apparemment déçu, dénonce « des réticences », puisqu’Aboubacar Soumah, secrétaire gênant de son Slecg et ses lieutenants ont boudé le congrès. Parmi les congressistes, ses alliés de longue date (Oumar Tounkara), des nouveaux dissidents. Oumar Tounkara, ancien secrétaire gênant du Slecg et ancien proche de Soumah ‘’le rebelle’’, à la retraite : « Dieu n’aime pas l’orgueil et l’ingratitude (…) On doit cesser de regarder dans le rétroviseur, pour voir l’avenir. Que le congrès se fasse sous le signe du renouveau, du pardon, de la tolérance. Nous devons transcender ce qui nous divise et consolider ce qui nous unit, car unis nous sommes forts, divisés nous sommes faibles. »
Abdoulaye Camara, secrétaire gênant de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (une autre faction), porte-voix du mouvement syndical, estime que le congrès, censé réunifier les deux Slecg, éteindra désormais les guéguerres et les contradictions « insondables qui ont dangereusement affecté le fonctionnement du Slecg. »
Selon lui, le renouvellement des instances nationales du Slecg mettra faim aux contradictions, pour le bien des gens-saignants et chercheurs du bled. « Vous venez de nous sortir d’un dilemme qui n’a que trop duré. Nous pensons que l’unification sera totale et définitive dans la mesure où, très bientôt, l’USTG tiendra aussi son congrès pour faire taire les rancœurs en son sein et aboutir à une et unique USTG. » Reste à savoir si ce congrès d’Abdoulaye Camara ne se heurtera à des dissensions face à l’autre faction de l’USTG menée par Abdoulaye Sow.
Pour l’heure, Aboubacar Camara exhorte les bouffes-la-craie et chercheurs à renforcer l’unité, la solidarité et la concorde, afin de sortir les travailleurs de la précarité. Amen !
« L’unification ne pourrait être empêchée »
Pépé Michel Balamou, le secrétaire gênant du Syndicat national de l’éducation : « Disons non à la division, à la manipulation, à l’instrumentalisation, à la désinformation et à l’intoxication. Le Slecg était devenu un géant aux pieds d’argile. Les querelles en son sein ont donné naissance au Syndicat autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, au Syndicat national de l’éducation, au Slecg, entre autres. Nonobstant toutes les querelles, vous avez aujourd’hui récolé les morceaux, donnant une nouvelle impulsion au Slecg. Ceux qui traînent à embarquer dans le train comprendront que la marche est irréversible et que l’unification ne pourrait être entravée par qui que ce soit ». Dire qu’Aboubacar Soumah aura ses maux à dire. Ça va barder !
Pépé Michel Balamou annonce que le SNE tiendra aussi son congrès afin que le mouvement syndical puisse déposer une plateforme revendicative en janvier 2024 au sujet de la révision du statut particulier de l’Education.
Yaya Doumbouya