Le 6 décembre, La Petite Cellule Dalein Diallo, prési de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), était l’invité de l’émission les « Grandes gueules » d’Espace FM et TV. Depuis Dakar, il a dénoncé la gestion de la transition, la cherté de la vie, l’instrumentalisation de la justice… Le prési de l’Ufdg invite le Prési de la junte à prendre ses responsabilités, à faire preuve d’humilité.
En exil depuis près de deux ans, La Petite Cellule Dalein Diallo n’est pas encore prêt de rentrer au bercail, la justice à ses trousses. Il est soupçonné d’être impliqué dans la vente d’un coucou de la compagnie Air Guinée alors qu’il était ministre des Transports, sous le régime de Fory Coco. Le leader politique sent « un contexte de haine et de violence » contre sa personne.
La Petite Cellule Dalein Diallo explique que le départ massif des jeunes à l’immigration clandestine est consécutif à une « crise profonde », à l’absence d’emploi et de perspective. « Il faut apporter des solutions aux besoins de la jeunesse, 70% de notre population ont moins de 25 ans. Il faut offrir des opportunités d’épanouissement à la jeunesse, force du travail. Elle est capable de transformer notre économie. Mais, il y a une crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Le CNRD, à sa prise du pouvoir, a suscité beaucoup d’espoir. Nous avions applaudi et accompagné le CNRD afin que la Guinée change, mais aujourd’hui, le chemin de la transition est inquiétant. »
Le leader politique dénonce les « conditions de vie difficiles, des problèmes avec la presse, la classe politique, le syndicat. » S’y ajoutent, « la suspension des libertés fondamentales, sans visibilité sur le retour à l’ordre constitutionnel. Le CNRD avait pris l’engagement de lutter contre la corruption. Mais, on voit les acquisitions (terrains, immeubles) de ceux qui nous dirigent, l’opulence dans laquelle vit la classe dirigeante, la pauvreté dans laquelle croupit la population. C’est le manque de perspectives et d’espoir qui constituent le problème. »
La Petite Cellule Dalein Diallo propose de restaurer la confiance et la sérénité, « on ne peut pas gouverner par la peur, il faut créer la sérénité, la confiance. Arrêter aussi les poursuites fantaisistes contre les leaders politiques et acteurs de la société civile. On ne peut pas dialoguer avec un prisonnier. Il faut que le CNRD arrête la chasse aux sorcières et la volonté d’éliminer des leaders politiques et des acteurs de la société civile. » Selon lui, si les partis les plus représentatifs sont écoutés, un compromis ne peut être trouvé.
« Je n’ai pas confiance en la justice »
Dans le dossier Air Guinée, la justice guinée-haine a dépêché à Dakar une commission rogatoire à l’effet d’entendre La Petite Cellule Dalein Diallo. Mais, celui-ci n’a pas « suffisamment confiance » en la justice. « Il faut que je rentre dans mon pays, quoi qu’il arrive. Mais, compte tenu de la crise de confiance entre la justice et moi, je doute de son impartialité étant donné du traitement qu’elle m’a infligé dans les affaires précédentes (casse de sa maison à Dixinn-port) et la manière dont les dossiers d’Ibrahima Kassory Fofana et Cie sont traités. Parfois, au mépris du principe de la présomption d’innocence et de la décision de la Cour de justice de la Cédéao ordonnant leur remise en liberté. » Pour le prési de l’Ufdg, les collaborateurs d’Alpha Grimpeur doivent être poursuivis sur des faits réels, établis. « Ce qui semble ne pas être le cas », déclare-t-il.
Echéances électorales
Une résolution du Cadre de dialogue inter-guinéen auquel l’Ufdg n’a pas participé recommande que les législatives et la présidentielle soient organisées par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), en lieu et place d’un organe chargé des élections. « Dans toute l’Afrique, c’est un organe indépendant qui organise les élections, c’est une pratique. C’est ainsi dans les chartes de l’Union africaine et de la Cédéao. La Guinée avait adhéré à cela. Mais, si le MATD et ses préfets, sous-préfets et bientôt les chefs de quartier et de district qu’il va nommer organisent les élections, nous ne pourrons aboutir à des élections acceptées. C’est une source de conflits et de violences, on ne croit pas à la neutralité absolue de l’Administration. » La Petite Cellule Dalein Diallo propose la restauration de la Céni, avec à sa tête, une personne intègre. Ensuite, la révision du fichier électoral au lieu d’un récemment général comme le veut la junte. Mais, « la volonté politique vers les élections n’a jamais existée », regrette le politicien.
Chronogramme de la Transition
La classe poétique soupçonne la junte de vouloir se maintenir au pouvoir, au-delà des 24 mois conclus avec la Cédéao. La Petite Cellule Dalein Diallo n’en est point surpris. « Ils programment des actions dont la réalisation pourrait dépasser 24 mois. La Cédéao ne s’est pas assurée de la cohérence entre le délai et la mise en œuvre de dix actions du chronogramme de la transition. C’était un marché de dupes. Il est impossible de réaliser le recensement de la population en 24 mois, le CNRD en était bien conscient. Donc, je ne suis pas surpris de voir qu’on commence à parler de glissement. La Cédéao n’avait pas fait preuve de rigueur et de réalisme à propos du chronogramme. » La Petite Cellule Dalein Diallo prévient que le glissement du chronogramme n’est poing une solution, la prise de conscience et l’ouverture d’un dialogue réel en est une.
En outre, la Petite Cellule Dalein Diallo déclare que les marchés de gré-à-gré sont sources de corruption. Et que la lutte que mène Mamadi Doum-bouillant en la matière « est boiteuse, » parce tous les gros marchés sont passés de manière gré-à-gré. Alors que le Code des marchés, une loi organique, doit être respecté.
Parlant du procès du 28 septembre 2009, il a déclaré : « Si c’est nécessaire d’aller témoigner, je le ferais. Je n’avais pas la même analyse au sortir du stade du 28 septembre. J’ai écouté tous les témoins, j’ai compris pas mal de choses, je peux livrer ma part de vérité », dit le leader de l’Ufdg.
Yaya Doumbouya