Une semaine après l’explosion du principal dépôt de carburant à Conakry et la visite lundi 25 décembre du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, l’État s’est engagé à combler le manque en essence et en gasoil. Se posant la question de l’approvisionnement difficile du pays, les autorités ont multiplié les mesures : l’État a décidé de réquisitionner une partie des stocks des entreprises minières.
La semaine dernière, le Premier ministre Bernard Goumou affirmait que « cette crise allait prendre du temps » et décrivait « une tragédie » à plusieurs facettes, du fait des « services publics et du secteur privé à l’arrêt ».
La première urgence est l’approvisionnement en essence, le carburant le plus utilisé par la population, pour le transport des personnes et des biens dans le pays. Avec l’explosion à Kaloum, le prix de la course et des marchandises que les automobiles convoient augmente avec celui du carburant.
Selon les experts, la consommation quotidienne nationale d’essence s’élève à 2 400 m3 en moyenne. Or une quantité dix fois supérieure est partie en fumée lors de l’explosion du dépôt de Kaloum.
Les voisins de la Guinée au secours pour alimenter les stocks d’hydrocarbures
La Guinée a déjà fait appel à ses voisins pour alimenter les stocks à travers le territoire. Une centaine de camions-citernes a déjà été envoyée en Sierra Leone – Freetown est la capitale la plus proche de Conakry. Un autre convoi était en route mardi 26 décembre pour le Sénégal. La Côte d’Ivoire devrait également suivre, ayant déjà promis d’envoyer l’équivalent de 100 millions de francs CFA de carburant.
Pour le gasoil, le gouvernement va également solliciter de l’aide à l’étranger, mais il a d’abord annoncé la réquisition d’une partie des réserves des sociétés minières. Les activités de ces dernières tournent essentiellement au gasoil et au fioul, indispensable à la société publique Électricité de Guinée (EDG), la compagnie fournisseuse d’électricité dans le pays : elle sera alimentée en priorité pour distribuer de l’énergie à travers le territoire.
En attendant, les autorités planchent sur une solution pérenne, pour stopper la spéculation du prix du carburant et pour sortir du rationnement en essence. Celui-ci est imposé aux particuliers et aux transporteurs dans les stations-services, les véhicules ne pouvant remplir leur réservoir qu’à hauteur de 25 litres, les deux-roues et les tricycles 5 litres maximum.
« Renchérissement du prix du transport et de certaines denrées »
Les autorités guinéennes n’ont pas totalement dévoilé les détails du plan à mettre en œuvre pour répondre aux besoins en carburants du pays. L’État devrait multiplier les demandes d’assistance de ses voisins pour éviter une crise socio-économique, selon Mohamed Camara, économiste chez Mocam Consulting.
Par RFI