Le 8 janvier, la route Leprince était le théâtre de manifestations. A Hamdallaye, les accrochages ont fait un mort. Ibrahima Baldé, jeune élève, aurait été tué par balle.

Les Guinéens éprouvent toutes les difficultés du monde à s’approvisionner en carburant depuis l’incendie de la principale réserve d’hydrocarbures de Coronthie, dans la commune de Kaloum, le 17 décembre 2023. Lassés de la situation qui ne fait que s’enliser, des jeunes ont exprimé leur ras-le-bol dans la rue. A Wanindara, Bomboly ou encore à Hamdallaye, la route a été bloquée pendant une bonne partie de la matinée. Des accrochages ont éclaté entre ces jeunes manifestants et les forces de défense et de sécurité. A Kabalayah, dans Hamdallaye (Commune de Ratoma), les affrontements ont fait une victime. Un jeune de 18 ans, blessé à l’épaule en fin début d’après-midi, a succombé sur la route de l’hôpital : « Nous faisions le linge ici le matin, nous avons manqué de savon. Je lui ai remis 2 000 francs guinéens, il est sorti acheter un autre morceau. Nous ne savions pas que les agents étaient dans le quartier, parce que la cour était fermée. Dès qu’il est sorti, on lui a tiré dessus. Je l’ai attendu un bon moment, quand je suis sorti de la cour, j’ai vu un attroupement. Je suis allé trouver que mon enfant était couché sur terre, inerte. Il était déjà mort », explique Binta Dioula Bah, mère de la victime.

Ibrahima Bah était un fils unique, sa mère ne compte pas porter plainte : « Je ne peux pas m’opposer à la volonté de Dieu. Le Tout-Puissant a voulu qu’il meure. Le sort de celui qui l’a tué est dans Ses Mains. Ibrahima Bah ne m’a jamais fatigué, il a mémorisé le coran, il fait prier ici…Dieu est la Justice, Il s’en occupera ». Le corps d’Ibrahima Bah a été déposé à la morgue du CHU Ignace Deen, avant d’être inhumé le mardi 9 janvier, au cimetière de Kameroun, après la prière de 14H.

Yacine Diallo