Après quelques mois de trêve, les auditions des victimes du régime d’Alpha Grimpeur ont repris à la Cour d’appel de Cona-cris. La journée du 18 janvier a été consacrée aux victimes des pillages.
Pour les 11 ans de règne d’Alpha Grimpeur, les commerçants guinéens estiment les pertes qu’ils ont subies pendant les manifs politiques à plusieurs milliards de francs glissants. Ils se sont battus 11 ans durant, sous la houlette du Groupe organisé des hommes d’affaires, GOHA, pour être indemnisés. En vain. Le dossier a été rouvert à l’arrivée du CNRD, mais il patinait. Le parquet du TPI de Dixinn tente de le relancer. Jeudi 18 janvier, des victimes ont été entendues pour donner leur version des faits et fournir les preuves à leur disposition. C’est ce qu’explique, l’avocat, Me Thierno Souleymane Ta-Baldé : « On est au niveau de l’enquête préliminaire. Ils sont en train de faire des investigations pour savoir ce qui s’est passé pendant le régime de monsieur Alpha Condé. Pendant son régime, certaines personnes ont perdu la vie, d’autres ont perdu leurs biens. A ce stade de la procédure, le travail consiste à demander aux victimes de violences physiques, morales, qui ont perdu leurs biens d’expliquer les circonstances dans lesquelles cela s’est passé. Ensuite, apporter les éléments de preuves pour justifier les dommages subis. Et enfin de compte, demander à ce qu’il y ait un procès ».
Pour le moment, on est encore loin d’un procès contre l’ex Prési, Alpha Grimpeur ou certains de ses collaborateurs. Mais l’avocat et ses clients ne s’avouent pas vaincus : « Si les faits sont avérés, les personnes qui sont à l’origine de ces actes vont devoir répondre et au bout du compte, elles ont indemniser les victimes. Nous sommes au niveau des enquêtes, des investigations. C’est à l’issue de cette procédure que le dossier sera transféré au tribunal de première instance de Dixinn afin qu’une information judiciaire soit ouverte… Nous nous battons pour que la procédure puisse continuer, pour qu’au bout du compte, qu’on puisse avoir un procès juste et équitable. C’est notre combat. Et ce combat, nous le mènerons aussi longtemps que nous serons vivants ».
Rappelons que des personnes dont les fils ou proches ont été tués pendant les manifs politiques ont déjà été entendues. Il reste juste à savoir si ces procédures aboutiront, d’autant plus que d’autres personnes sont aussi tuées par balles après l’arrivée du CNRD.
Yacine Diallo