Dernière péripétie avant le lancement de la campagne électorale au Sénégal pour la présidentielle du 24 février : les opposants Karim Wade du PDS et Ousmane Sonko du Pastef ne seront pas sur la ligne de départ. Le Conseil constitutionnel a tranché ce week-end.

« Karim Wade perd sur toute la ligne », s’exclame WalfQuotidien. Pourquoi les sept Sages l’ont-ils écarté ? Le quotidien sénégalais explique : « pour invalider la candidature de Wade-fils, le Conseil constitutionnel a invoqué « sa fausse déclaration sur l’honneur par rapport à sa nationalité exclusivement sénégalaise ». Dans leur argumentaire, les juges estiment que sa renonciation à sa nationalité française est intervenue tardivement. Autrement dit, au moment de la publication de la note du ministère de l’Intérieur de la France, le 16 janvier 2024, le candidat du PDS avait déjà déposé sa candidature. Ce qui fait dire aux juges qu’au moment du dépôt de son dossier de candidature, Karim Wade n’était pas exclusivement sénégalais. »

Réaction de l’intéressé, toujours dans WalfQuotidien : « cette décision est scandaleuse, c’est une atteinte flagrante à la démocratie. (…) Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. »

Corruption ?

Et au sein du parti de Karim Wade, le PDS, c’est la bronca… « Ça part dans tous les sens, constate le quotidien 24 Heures, depuis l’annonce, samedi, de l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Les députés du Parti Démocratique Sénégalais se braquent et crient à la « corruption ». Et ils annoncent qu’ils vont exiger l’ouverture d’une enquête parlementaire qui viserait deux des 7 juges, en raison, affirment-ils, de « leurs connexions douteuses avec certains candidats et de leur conflit d’intérêts ». »

Autre recalé donc, Ousmane Sonko : « le leader du Pastef, parti dissous en juillet dernier, était parmi les grands favoris de ce scrutin, relève Le Monde Afrique. L’homme politique panafricaniste et souverainiste de 49 ans « se trouve définitivement condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis » et « cette condamnation le rend inéligible pour une durée de 5 ans » a tranché le Conseil constitutionnel. Référence, précise Le Monde Afrique, à l’affaire qui a opposé Ousmane Sonko au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang et pour laquelle il a été reconnu coupable de diffamation. »

De plus de 90 à… 20 candidats…

Au total, « plus de 90 prétendants avaient déposé leur dossier au Conseil constitutionnel, pointe encore Le Monde Afrique, et beaucoup de candidats déçus se plaignent de la procédure des parrainages comme l’ancienne Première ministre Aminata Touré ou l’homme d’affaires Bougane Gueye Dany. »

En effet, relève 24 Heures, ils l’ont exprimé bruyamment hier lors d’une conférence de presse : « la frustration et le désir ne plus laisser passer des forfaitures démocratiques au Sénégal constituent les vrais leitmotivs du Collectif des candidats spoliés par le Conseil constitutionnel, écrit le journal. Preuves à l’appui, poursuit-il, ils ont fait savoir à la face du monde les manquements vécus, poussant à une polémique assez bruyante. »

Et finalement, ils ne seront que 20 au départ de la course à la présidentielle… « Le 25 février prochain, précise L’Observateur Paalga à Ouagadougou, l’affaire se jouera donc entre le porte-drapeau de la coalition présidentielle, Amadou Bâ, ancien Premier ministre de Macky Sall, et les vieux lions de la faune politique au pays de la Téranga, à l’image de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et de celui qui fut maire de Dakar, Khalifa Sall. Et ce sera, rappelle le quotidien ouagalais, sans le président sortant, Macky Sall, qui a renoncé à un troisième mandat auquel il disait avoir le droit de prétendre. »

Par RFI