Le procès de Mohamed Diané a repris le 5 février devant la Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières, CRIEF. L’ex tout puissant ministre des Affaires présidentielles et de la Défense nationale a refusé de répondre aux questions de la Cour, sans la présence de son avocat.
Entre Mohamed Diané et la CRIEF, le jeu de cache-cache continue. Alors que Françis Kova Zoumanigui, juge qui s’occupait de cette affaire est bombardé président de cette juridiction spéciale, c’est désormais Yakhouba Conté qui a la lourde tâche de reprendre à zéro le procès de l’ancien gardien du temple Alpha comme le veut la loi guinéenne quand les compositions changent. Mais le prévenu n’entend pas lui faciliter les choses. Dès l’ouverture de l’audience, Mohamed Diané signifie à la Cour qu’il ne dira mot tant que son avocat, Me Ciré Clédor Ly, n’est pas présent. Il déclare d’ailleurs n’avoir eu vent de la tenue de l’audience de ce lundi 5 février : « C’est ce matin que j’ai été informé que je devais être jugé, je n’étais au courant de rien. Mon avocat n’étant pas là, je n’ai rien à vous dire ».
Le parquet spécial admet n’avoir pas entré en contact avec l’avocat de la défense. Il a sollicité un renvoi : « Nous n’aimerions pas affronter un prévenu démuni », déclare le procureur spécial près la CRIEF, Aly Touré. L’avocat de l’Etat quant à lui voit une ruse de l’ancien ministre de la Défense, pour se soustraire de la justice : « Notre inquiétude est que monsieur Mohamed Diané a demandé à son avocat de ne plus venir. Il avait aussi demandé à ses avocats guinéens de se déporter pour bloquer la procédure. Nous vous prions d’écrire au Barreau afin qu’il commette d’office des avocats à Monsieur Diané, si jamais son avocat ne se présente plus à la prochaine audience ». Mohamed Diané de rétorquer qu’il ne lui revenait pas de faire venir son avocat, d’autant plus que « nous ne sommes pas en contact. Je n’ai pas de moyens de communication à la Maison centrale ».
Mohamed Diané est accusé, entre autres, de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, de corruption dans les secteurs public et privé, de blanchiment de capitaux, de prise illégale d’intérêts. Il aurait, selon l’Agent judiciaire de l’Etat, détourné cet argent quand il gérait les commandes du ministère de la Défense.
L’affaire est renvoyée au 28 février prochain, pour permettre au prévenu de faire venir son avocat.
Yacine Diallo