Le gouvernement guinéen via son ministère du Plan et de la coopération internationale organise, les 15 et 16 février à Dubaï, une Table-ronde des bailleurs de fonds. Il espère en récolter de l’argent pour financer le gap du PRI (Programme de référence intérimaire).
Mardi 6 février, au siège de la Cellule de communication du gouvernement à Kaloum, les ministres Rose Pola Pricémou (Plan et coopération internationale) et Lancinè Condé (Budget) se sont relayés au pupitre. A un peu plus d’une semaine du rendez-vous de Dubaï, ils ont exposé aux médias, en présence notamment des représentants résidents du FMI et de la Banque mondiale, l’objectif de la Table-ronde des bailleurs de fonds : financer le PRI (Programme de référence intérimaire). Ce document multisectoriel couvrant la période 2022-2025 vise à financer les actions prioritaires de la transition pilotée par Mamadi Doumbouya.
Ainsi, les autorités évaluent les besoins de financement global du PRI à 108 000 milliards de francs guinéens, soit 12,3 milliards de dollars. Leurs capacités internes permettront de mobiliser 78 000 milliards (72%) du montant. La Table-ronde des bailleurs de Dubaï vise donc à mobiliser des fonds pour financer le gap de 30 000 milliards de francs, soit 3,409 milliards de dollars.
Contexte économique difficile
La tenue de l’événement intervient dans un contexte économique difficile, marqué par l’incendie du dépôt central d’hydrocarbures de Coronthie (Kaloum). Un sinistre de lourdes conséquences pour l’Etat, dues à l’arrêt momentané des activités. Un jour d’inactivité représenterait 200 milliards de francs guinéens de manque à gagner, selon le ministre du Budget. Alors que la destruction du dépôt fait perdre au trésor public 410 milliards de francs en termes de recettes générées par la taxe d’entreposage du carburant. Quant au coût de construction d’un nouveau dépôt (besoin crucial), Lancinè Condé l’estime à 300 millions de dollars.
A cette crise tombée du ciel se greffent celles générées par la coupure de l’internet, le brouillage des ondes de certaines radios pour officiellement des « raisons de sécurité nationale ». « Lorsque des éléments sont de nature à mettre en péril la nation, il est indispensable de prendre des actions. J’ai suivi le mouvement des Gilets jaunes en France. Je mets quiconque au défi de me dire qu’internet marchait normalement. Lorsqu’il y a péril et que des gens s’amusent à allumer le feu tous les matins, il faudrait bien qu’un moyen soit trouvé pour canaliser cela, que la tension baisse. Ce qui se disait sur les médias était de nature à porter atteinte à la paix et à la stabilité sociale », justifie le ministre du Budget.
Diawo Labboyah