Une menace de grève générale et illimitée plane sur le bled depuis que le mouvement syndical guinéen a décidé d’adresser un préavis aux autorités de la transition. Face à la détermination des syndicaleux, le goubernement tente de dissiper la crise, du moins si l’on en croit le mystère de la Ponction publique et du Travail, destinataire de la missive. Le ministre, Julien Yombouno, a répondu au mouvement syndical pour les informer de la « volonté du gouvernement de trouver des réponses aux préoccupations posées ». Il annonce la mise en place d’un « Conseil national du dialogue social». Celui-ci est mandaté pour entamer des « discussions en vue de parvenir rapidement à un accord mutuellement bénéfique ».
Il se murmure que les autorités tableraient déjà sur un tête-à-tête lundi 12 février avec les protestataires, pour tenter de rapprocher les positions. Avant cela, Alphonse Charles Wrong, le Garde des Shows, prévoit de rencontrer le syndicat des journaleux pour discuter de l’épineuse question du journaleux syndicaliste, Sékou Jamal Pendessa, incarcéré à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie depuis bientôt un mois.
Le syndicat, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), en tête, veulent en découdre avec le goubernement pour montrer leur ras-le-bol face au non-respect du protocole d’accord signé en décembre 2023. Les syndicalistes pestent notamment contre la non effectivité de l’augmentation des salaires des travailleurs. Ils ne comprennent pas que les autorités aient décidé de prélever 5% des 20% augmentés en janvier. Les syndicaleux jurent que cela n’était pas prévu, alors que les autorités le justifieraient par l’entrée en vigueur de l’assurance maladie obligatoire.
Parmi les points de revendications, celui portant sur la cherté de la vie. Depuis quelques semaines, les prix des produits de première nécessité flambent. Le syndicat exige la réduction immédiate des prix du riz, de l’huile, de la farine, de l’oignon… Mais il demande surtout la libération immédiate et sans conditions d’un des leurs, Sékou Jamal Pendessa dont il juge la détention purement arbitraire. Le mouvement syndical guinéen ne comprend pas que Pendessa paie pour son engagement syndical.
A voir si les autorités œuvreront réellement à faire baisser la tension avant le 16 février, date d’expiration du préavis, ou si elles voudront, comme d’habitude, user des combines pour rouler le syndicat dans la farine.
Yacine Diallo