Pays organisateur de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations, la Côte d’ivoire s’est qualifiée pour la finale de la compétition. Cependant, elle a échappé in extrémis à l’élimination lors des phases groupe. Jean-Louis Gasset, à la tête des Eléphants, a démissionné avant de savoir si la Côte d’Ivoire est éliminée est non. Le technicien français a brisé le silence pour la première fois depuis son licenciement le vendredi 9 février.
La Cote d’Ivoire s’est qualifiée en 8ème de finale de la CAN, en tant que dernier des meilleurs troisièmes.Après la lourde défaite 4-0 contre la Guinée Equatoriale lors du dernier match de poules, le climat de peur et d’incertitude a poussé l’entraîneur à se retirer de la sélection ivoirienne. Dans les colonnes du journal L’Equipe ce vendredi, il est revenu sur les circonstances tumultueuses ayant mené à sa démission en plein tournoi. Alors que les tensions montaient un peu partout à travers le pays, le sélectionneur raconte avoir vu des joueurs qui avaient très peur. C’était le KO aux vestiaires. « On était dans un vestiaire dévasté avec des affrontements à l’extérieur. Je voyais les petits sur leurs portables prendre des nouvelles de leur famille. Ils avaient peur. Il ne faut plus jamais revivre ça ! On était au bord d’une catastrophe, franchement. »
Jean-Louis Gasset a signalé qu’il entraîne des équipes depuis 35 ans. C’est la première fois qu’il démissionne : « Qu’on me dise, tu es nul, tu es vieux, tu n’as jamais entraîné en Afrique, d’accord, mais là, ça prenait une tournure dramatique. Des gens allaient à notre hôtel, à la Fédération ivoirienne de football, il y avait des pneus sur la route, plus de policiers partout. Le président recevait des appels du commissaire dans mon bureau au stade pour lui expliquer ce qu’il se passait dehors. »
« La meilleure solution »
Les Éléphants s’apprêtent à disputer la finale de la CAN-2023, le dimanche 11 février, face au Nigeria. Désormais sous la houlette d’Emerse Faé, ex-adjoint de Gasset. Ce dernier se dit admiratif du « joli redressement » qui a mené l’équipe en finale de la compétition. « Quand j’ai donné ma démission au président de la FIF, Idriss Diallo, il m’a demandé une nuit de réflexion. Mais c’était la meilleure solution. Quand j’ai relu récemment ce que j’ai écrit, j’étais comme entouré d’ondes négatives. (…) C’était la seule chose à faire pour sortir de ces ondes négatives. Il fallait ensuite que la personne qui prenne ma place tape fort et Emerse a fait un sans-faute. Il a fait des choix forts. Bravo. Ça s’est passé à merveille avec lui, il a été utile tout au long du parcours. »
Gasset est parti, mais la liste qu’il a sélectionnée est en finale. Il s’en félicite : « La sélection a été bien construite même si je n’ai pas réussi à bien la mettre en place. On sera arrivé à l’objectif différemment mais ça prouve que le commando choisi est le bon, même si j’aurais préféré ne pas arriver à cette issue. Certains ne comprenaient pas pourquoi j’avais gardé Haller et Simon Adingra. Les deux marquent, j’étais tellement heureux. Je rêve de voir Haller marquer le but de la finale. Il le mérite tellement », a souligné l’ex-coach de l’AS Saint-Etienne.
Abdoulaye Bah