Le mouvement syndical guinéen a répondu à l’appel du gouvernement à dialoguer lundi 12 février, au siège Conseil national du dialogue social, CNDS, sis à Dixinn. Il s’agissait de discuter des points de revendication du syndicat contenus dans le préavis de grève générale illimitée déposé le 6 février, au ministère de la Fonction publique et du Travail. La réunion a été de courte durée.
La rencontre avec les négociateurs du gouvernement du 12 février s’est heurtée au premier point de revendication du syndicat relatif à la libération sans condition du journaliste, Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la Presse de Guinée, SPPG. Un préalable sans lequel aucune discussion n’est possible, persistent les syndicalistes. D’ailleurs quelques minutes après le début de la réunion, des syndicalistes comme Abdoulaye Barry, président de la commission de négociation, Michel Pépé Balamou, secrétaire général du syndicat national de l’Education, David Fapingo Keita, secrétaire général Confédération générale des travailleurs de Guinée, ont claqué la porte. Pour eux, pas de négociation tant que Sékou Jamal Pendessa n’est pas libéré. « Le président du Conseil national du dialogue social voulait que nous ouvrions les négociations. J’ai dit que je ne peux pas parler de négociation pendant que nous avons un camarade en prison », a expliqué Abdoulaye Barry.
Trente minutes plus tard, l’autre groupe de syndicalistes est également sorti de la salle avec le même avis. Sékou Jamal Pendessa doit être libéré, avant toute négociation. « S’ils veulent que nous continuions les débats, il faudrait que notre camarade Pendessa sorte de prison, qu’il soit mis à notre disposition et sans condition. Le président du Conseil national du dialogue social est un conciliateur, il nous a rassurés qu’il a déjà pris le devant, mais très malheureusement, il n’a pas eu de suite agréable. Voilà pourquoi nous sommes là. S’il avait été entendu dès le départ, on n’allait pas être à ce niveau. Mais comme il n’a pas été entendu, c’est pourquoi le gouvernement a jugé opportun pour qu’il nous reçoive. Nous n’avons pris aucune décision tant que Sékou Jamal n’est pas mis à notre disposition. Parce qu’on a enfreint à sa liberté et à la liberté de la presse. Le préavis de grève finit le 16 février, le 17 février, nous allons déposer l’avis de grève si toutefois tous les points ne sont pas satisfaits », a indiqué Ahmadou Diallo, Coordinateur du mouvement syndical guinéen.
Mamadou Adama Diallo