Après quelques semaines de répit, Conakry renoue avec les manifestations de rue. La capitale guinéenne a été le théâtre de plusieurs accrochages entre jeunes manifestants et forces de l’ordre, paralysant ainsi plusieurs secteurs d’activités ce 19 février.
Depuis le 24 novembre dernier, les Guinéens vivent au rythme des restrictions de l’internet et du brouillage des médias. Les autorités de la transition justifient leur posture par des raisons de ‘’sécurité nationale’’. Mais la situation perdure, les citoyens sont à bout de souffle, ils ne le cachent plus. Le 19 février, Conakry était en ébullition. De Hamdallaye à Wanindara, en passant par Bambéto, Démoudoula, Cosa, dans la commune de Ratoma, des jeunes sont sortis crier leur ras-le-bol. Dans ces quartiers, les hostilités avaient commencé la veille, dimanche nuit.
A Wanindara, les manifestants ont barricadé la route peu après 22 heures, ont affronté les forces de l’ordre une bonne partie de la nuit. Tout comme entre Hamdallaye et Bambéto où la nuit n’a pas du tout été un repos pour les agents de maintien d’ordre. Les manifestants ont remis ça tôt le matin du lundi, et des quartiers comme la T8, Cosa-plaque Cellcom ou encore Démoudoula sont entrés dans la danse. La circulation a été bloquée à ces niveaux. Les affrontements ont continué jusqu’en fin de soirée, notamment à Cosa où des tirs à balles réelles ont retenti en début de soirée. Entre Hamdallaye et Bambéto, les manifestants régnaient en maîtres absolus des lieux. Policiers et gendarmes ont tenté, en vain, de rétablir la circulation. Des arrestations ont aussi été signalées.
Réputée calme, l’autoroute Fidel Castro a connu aussi des soubresauts. Des femmes ont manifesté au quartier Yimbaya. Elles dénoncent la cherté de la vie, le manque de courant… Les accrochages se sont propagés dans d’autres quartiers. A Matoto Kondébougyi, les jeunes ont barricadé la route et ont régné en maîtres. Eux, ils réclament la fin des restrictions des réseaux sociaux et le brouillage des médias. Jusqu’en début de soirée, la situation n’était toujours pas revenue à la normale. Ces échauffourées ont entraîné la paralysie des activités économiques. Boutiques, magasins et stations-service sont restés fermés à certains endroits.
Yacine Diallo