En marge de la grève générale et illimitée déclenchée par le mouvement syndical guinéen ce 26 février, des violences ont éclaté à maints endroits de Conakry. Des jeunes surchauffés ont affronté les forces de l’ordre à Hamdallaye, Bomboly, Bantouka ou encore à Sonfonia-rails où un adolescent a été tué par balle. Mamadi Keïta aurait succombé à une blessure au cou. Son corps se trouverait à la morgue de l’hôpital Donka. Sa famille pointe du doigt des agents des forces de sécurité.
Des hommes en tenue sont également accusés de semer la terreur dans d’autres quartiers. Au quartier Kobayah, ce sont des agents arborant le béret rouge qui sont accusés d’avoir tiré sur une femme. Laouratou Diallo, la cinquantaine, a été blessée à la tête : « Elle mangeait dans la cour, avec d’autres membres de la famille, c’est là que la balle l’a touchée. Moi, j’étais dans les toilettes, c’est son cri qui m’a alerté. Je suis sorti trouver qu’elle était déjà transportée dans une clinique. Je m’y suis rendu, je trouve qu’elle est effectivement touchée par balle à la tête. Nous avons fait les premiers soins, les médecins disent qu’elle est hors de danger, mais nous sommes inquiets parce qu’elle a été touchée à la tête », explique Fadialiou Sow, son mari.
Monsieur Sow accuse une unité de l’armée d’être derrière cette forfaiture : « Selon les témoins, ce sont des bérets rouges qui étaient dans le quartier qui l’ont blessée… Ils sèment la terreur dans le quartier, beaucoup de familles ont ramassé des balles dans leurs concessions. Ils sont en train de se livrer à de la sauvagerie. Ici, nous sommes très loin de la route, mais ils s’introduisent dans le quartier pour faire leur sale besogne. Ce sont des assassins », a-t-il affirmé.
Yacine Diallo