Mardi, 27 février, le Général de corps d’Armées, Mamdi Doumbouya, a nommé Amadou Oury Bah communément appelé Bah Oury, au poste de Premier ministre, chef du Gouvernement de la Transition. Une nomination qui intervient une semaine après la dissolution du Gouvernement Bernard Goumou et au lendemain d’une journée de grève générale en Guinée qui a fait deux morts à Conakry. Il a d’ailleurs prêté serment, selon les images de la cérémonie diffusées par la télévision guinéenne, dans son édition de 20h 30.
Le décret de nomination a été lu par le Général de division, Amara Camara, ministre Secrétaire général à la Présidence de la République.
Ancien vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, UFDG, ancien exilé sous le régime Alpha Condé, Bah Oury était jusque-là, président de l’UDRG, Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée. Né en 1958, Bah Oury a été aussi ancien ministre de la Réconciliation nationale, de la Solidarité et des Relations avec les institutions, en 2008 sous le régime de feu Lansana Conté, dans le Gouvernement de large ouverture du Premier ministre d’alors, Ahmed Tidiane Souaré.
L’un des défis auxquels il fera face est de faire face aux revendications du mouvement syndical qui demande la diminution des denrées de première nécessité, la levée de la censure des médias, la libération de Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée, qui a appelé le 18 janvier dernier à manifester contre la restriction d’internet, le brouillage des ondes des radios privées critiques contre la junte. Il a été interpellé le 22 janvier, avant d’être condamné à 3 mois de prison ferme le 23 février. Le mouvement syndical exigeait sa libération sans condition, avant toute négociation avec les autorités de la Transition. Son procès en appel s’ouvre demain mercredi, 28 février à la Cour d’Appel de Conakry. Son éventuelle libération pourrait constituer un facteur de dénouement de la crise.
Mamadou Siré Diallo