Le 27 février, Bah Oury, leader de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), est nommé Premier ministre, chef du gouvernement par le Général Mamadi Doumbouya. Il remplace Bernard Goumou dont le goubernement avait été dissous il y a une semaine. Le Premier ministre aura la lourde tâche de gérer les revendications syndicales.
« Les défis sont grands et les attentes sont immenses. Je suis persuadé que nous sommes collectivement capables de faire renaître l’espoir et la confiance en un avenir proche et radieux pour la Guinée », régit le nouveau PM, dès sa nomination, sur le réseau social X (ancien Twitter).
Bah Oury, 66 ans, a été nommé dans un contexte économique et social difficile. La junte fait face à une grève générale et illimitée lancée par le mouvement syndical exigeant, entre autres, la fin du musellement de la presse, la baisse des denrées de première nécessité.
« Je suis sûr que nous parviendrons ensemble à désamorcer la crise qui assaille notre pays afin de nous permettre de continuer les tâches essentielles concernant la Transition. Je pense que les travailleurs, dans toute situation, ont une certaine légitimité dans leur combat, surtout lorsqu’il s’agit de la satisfaction des revendications essentielles. Mais, ils doivent savoir que la Guinée vient d’être frappée par des situations inattendues avec l’incendie du dépôt d’hydrocarbures, avec également une situation internationale et régionale assez troublée », a déclaré le Premier ministre.
Il invite la population à la patience afin de permettre de résoudre progressivement les grands défis. « C’est une responsabilité, une nécessité que tout le monde aille dans cette direction. On est dans le même bateau, on n’a pas le droit de chavirer. S’il chavire, c’est la Guinée toute entière qui perd. Et nous n’avons pas le droit de voir notre population davantage souffrir. Et c’est pour cela que les syndicalistes et tous les acteurs politiques ou sociaux doivent faire preuve d’une certaine forme d’empathie vis-à-vis des plus faibles, afin de mettre la balle à terre. »
Abdoulaye Sow, le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée : « Cette nomination est une fierté, parce que Bah Oury est un intellectuel routinier dans la politique et qui a fait ses preuves. Nous avons un fort espoir qu’il va réussir à servir son pays. Son premier dossier sera de dénouer les différends existant entre le gouvernement et le mouvement syndical. Il doit s’y investir, il est le premier responsable du dialogue. Il faut qu’il fasse en sorte que les revendications des travailleurs trouvent solution à son temps pour ne pas que cette crise perdure.»
A préciser que la grève générale illimitée, lancée le 26 février, a fait deux morts à Conakry et de nombreuses arrestations.
Yaya Doumbouya