Le Groupe de réflexion et d’influence des femmes de Guinée, GRIF a animé une conférence de presse mercredi 13 mars à Cona-cris. Histoire de réclamer 50% des postes pour les femmes dans le prochain gouvernement au lieu du quota de 30% promis, par le Prési de la Transition.
En Guinée, on attend la formation d’un nouveau gouvernement depuis le 19 février dernier. Nommé Premier ministre le 27 février dernier, Amadeus Oury Bah a participé à la célébration de la Journée internationale des Droits des femmes le 8 mars à Kindia. Il a annoncé que le Prési de la Transition a instruit à ce que le prochain gouvernement soit au moins composé de 30% de femmes. Un taux jugé « insuffisant » par les associations des nounous de Guinée qui réclament une parité. « Nous sommes 52%. 50%, c’est la parité ! Nous voulons plus de justice. » C’est le slogan que ces femmes ont choisi pour se faire entendre. Elles ont exprimé leurs désaccords sur les 30% (quota jusque-là réclamé) et ont attiré l’attention des autorités sur la nécessité de nommer 50% de femmes dans les instances de prise de décision.
Dans la déclaration lue par la syndicaleuse Asmaou Bah, le Grif a salué l’intention des autorités d’inclure au moins 30% de nounous dans les instances gouvernementales. Selon cette ONG, la représentativité devrait être le reflet de la diversité et de l’inclusion de notre société constituée de 52% de femmes. « Il est évident pour nous, qu’une représentation de 30% de femmes dans le futur gouvernement est une proposition en deçà de ce principe de base lié à la parité homme-femme, qui devrait être de 50% ».
Les textes de l’ONU en renfort
Pour appuyer leurs arguments, ces femmes avancent une citation de l’ONU, Organisation des Nations Unies. « La participation équitable et le leadership des femmes dans la vie politique et publique sont essentiels pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 ». Elles ont aussi mis en avant la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) : « Le droit des femmes à prendre part à la vie publique, à travers le Programme d’action de Beijing qui appelle à l’abolition des obstacles à la participation équitable ». Et Asmaou Bah d’ajouter : « C’est dans cet esprit que nous formulons cette revendication pour une représentation féminine paritaire qui respecte ces principes de base… » Pour elle, une présence importante des femmes dans les sphères décisionnelles du gouvernement aura tout son sens à ce stade critique de l’histoire de la Guinée.
Le Grif soutient que depuis l’indépendance, les femmes ont démontré leurs valeurs et ont fait preuve de compétences, de connaissances, et d’expertise pouvant contribuer, de manière significative, à la construction et au devenir de la Guinée. Il souligne qu’une représentation équitable au sein du gouvernement ne serait pas simplement un acte d’équité. C’est « surtout une forte démonstration de l’engagement continu de la Guinée envers la réalisation des ODD, et en particulier le pilier 5 concernant l’égalité des sexes ». Ces nounous sont convaincues que c’est avec une Guinée qui fait appel à tous ses fils et filles, sans distinction aucune, que l’émergence vers une société plus juste, plus équitable et plus inclusive deviendra une réalité.
Après cette revendication, les associations des femmes ont formé un élan de solidarité pour soutenir la journaliste Aminata Conté, au gnouf depuis le 8 mars, dont le procès en appel devrait se tenir mercredi 13 mars à la Cour d’Appel de Cona-crime. Les nounous ont réclamé une justice équitable pour la journaleuse impliquée dans une affaire de mœurs avec l’ancien ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright.
Abdoulaye Bah