Ce jeudi 25 avril, c’est la journée mondiale de la lutte contre le paludisme. Une maladie, qui a fait plus de 600 000 morts en 2022, 95% d’entre elles en Afrique. Pour prévenir des risques du paludisme, l’Organisation mondiale de la Santé recommande depuis octobre 2023 deux vaccins qui permettent de lutter efficacement contre la maladie. Des campagnes de vaccinations ont récemment été mis en place sur le continent.
Il aura fallu plus de 30 ans pour développer un vaccin efficace contre le paludisme. Le premier, le RTS,S a été approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé en 2021 après deux années de tests. Depuis 2019, près de 2 millions d’enfants à risque ont bénéficié du vaccin antipaludique au Ghana, au Kenya et au Malawi. Entrainant une baisse du taux de mortalité infantile liée à la maladie de 13%, selon l’Unicef.
En novembre 2023, le Cameroun a lui reçu ses premières doses, mais ce n’est qu’au mois de janvier que ce pays d’Afrique centrale a été le premier à développer un programme de vaccination systématique et gratuit pour sauver des milliers d’enfants.
Les enfants de moins de cinq ans sont effet les principales victimes du paludisme et représentent 80% des décès dans le monde. Il est donc recommandé d’administrer les vaccins aux nourrissons dès l’age de 5 mois à raison de 4 doses dans les zones de transmissions modérées et élevées.
Selon l’organisme Gavi, l’alliance du vaccin, une vingtaine de pays d’Afrique, et c’est déjà le cas au Burkina Faso, devraient intégrer dès cette année des programmes de vaccination infantile dans le cadre de leur politique de lutte contre le paludisme.
Vaccination
C’est aussi le cas au Bénin, où la vaccination va démarrer par les zones où la mortalité liée au paludisme est élevée. Le pays est le quatrième pays à recevoir des doses de vaccins RTS,S contre le paludisme, rapporte notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan. Ainsi, la vaccination se déroulera d’abord dans trois zones sanitaires sur 16 prévues, au sud, au centre et au nord du pays, des zones dites prioritaires. Le reste sera enrôlé plus tard.
La première livraison de 215 000 doses suffira pour un peu plus de 50 000 enfants car il faut 4 doses par enfant. Il s’agit de dose injectable de 0,5 ml. La piqure se fait à la cuisse avant l’âge de 1 an et après au bras.
Sur la fiabilité, le gouvernement met en avant l’homologation de l’OMS. Le ministre de la Santé expliquait récemment que « la vaccination reste l’une des stratégies les plus sûres et les plus efficaces ». Selon une source à RFI, le Bénin attend une prochaine livraison de vaccins antipaludiques. Le pays devrait s’approvisionner tous les trois mois.
La Côte d’Ivoire met aussi l’accent sur la prévention en milieu communautaire. Le pays devrait, d’ici juin, recevoir les premières doses de vaccins contre le paludisme afin de réduire la mortalité infantile, estimée à 280 pour 1000, comme l’explique Dr Antoine Méa Tanoh, le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme.
Moustiquaires
L’autre solution pour lutter contre cette maladie, ce sont les moustiquaires, selon notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche. Celles-ci sont des outils de nouvelle génération car elles sont imprégnées de deux insecticides au lieu d’un seul, de la famille des pyréthrinoïdes.
Il était utilisé depuis des années maintenant mais ne suffit plus, selon Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid, une organisation créé par l’ONU pour améliorer l’accès aux traitements contre des maladies comme le paludisme. « Le produit dont est imprégnée la moustiquaire va tuer le moustique avant même qu’il puisse atteindre la personne. Mais le problème, c’est qu’avec le développement de la résistance des moustiques, les produits qu’on utilisait depuis 20 ans sont devenus de moins en moins efficace », dit-il.
Bilan pour ces moustiquaires 2.0 : 20 à 50% d’efficacité en plus. Elles ont déjà permis d’éviter 25 000 morts dans les 17 pays où les moustiquaires sont déjà utilisées. « 60% des moustiquaires imprégnées sont des nouvelles moustiquaires. Et le prix à augmenter de 70 centimes pour un cout total de 2,70 euros », se réjouit M. Duneton. Un résultat pour un coût minime, donc. Sauf que les organisations comme Unitaid n’ont reçu que la moitié des fonds nécessaires dans la lutte contre le paludisme.
Par RFI