A l’AG hebdomadaire du 4 avril, le bureau politique national de l’ex-parti au pouvoir a tancé le discours du Prési du Conseil national de la transition (CNT), lequel s’interroge sur l’utilité d’organiser des sélections.
A la réunion de la Commission politique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, le 29 avril à Luxembourg, Dansa Courroux-mât s’est permis de s’interroger là où il ne fallait pas : « A quoi sert honnêtement d’organiser des élections où les mêmes sont les gagnants ? » Une interrogation qui interroge plus d’un observateur et provoque l’ire des responsables du Rpg arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir. « Quand un haut responsable tient de tels propos, c’est grave. Il y a deux cas possibles : soit on a peur d’organiser les élections ou on ne veut pas les organiser. Il y a une velléité d’exclusion qui se profile à l’horizon et le peuple de Guinée n’acceptera pas l’exclusion. On ne veut pas organiser les élections parce qu’on a peur de quitter le pouvoir », enrage le secrétaire administratif, Lansana Komara.
Il rappelle à ceux qui l’ignoraient qu’en démocratie, c’est le populo qui donne le pouvoir. Ce n’est plus Dieu ? « On est en train de dire que la France est derrière telle personne et qu’elle va gagner ou que le CNRD va céder le pouvoir à X ou à Y. C’est faux ! Dire que si on fait les élections ce sont les mêmes qui gagnent montre la mauvaise foi de nos dirigeants », tacle-t-il.
Le secrétaire administratif du Rpg arc-en-ciel insiste que si le peuple est satisfait d’un régime, il lui renouvelle sa confiance. A défaut, il lui indique la sortie. « C’est cela la démocratie. Laissons le choix au peuple ! Le Rpg arc-en-ciel n’a pas peur d’aller aux élections. Mais, les autorités de la transition ne sont pas prêtes pour les élections. Elles ne sont pas prêtes à quitter le pouvoir. On utilise la force dans tous les domaines pour se maintenir au pouvoir. La force, en aucun cas, ne permet d’assurer la sécurité et l’unité dans un pays. » Parole d’un témoin de l’histoire récente de la Guinée, qui sait où a débouché le troisième mandat controversé de son mentor Alpha Grimpeur.
Aux yeux de Lansana Komara, les propos de Dansa Courroux-mât « perturbent la transition, désorientent » son président, Mamadi Doum-bouillant. Si d’aventure ce dernier a encore besoin de boussole. « La force n’est pas une solution aux problèmes, nous demandons aux autorités d’arrêter le forcing, de libérer nos camarades », plaide le politicard.
Yombouno, l’autre membre du bureau politique du RPG, Marc son désaccord. Il dénonce un recul démocratique dû à la désignation des délégations spéciales, à la confiscation des droits et libertés. Mais, « ce qui nous fait plus mal, pleurniche l’ancien ministre, c’est le sabotage des acquis du président Alpha Condé. Tous nos acquis sont à l’eau. » Et dire qu’il n’y a aucune goutte dans nos barrages et nos robinets !
Yaya Doumbouya