Le Gouvernement voudrait-il assainir le paysage politique guinéen ou bien voudrait-il se débarrasser des partis politiques critiques contre la junte militaire au pouvoir ? Le CNRD voudrait-il supprimer les partis politiques opposés à sa façon de gérer la Transition ? Les interrogations fusent de partout depuis que le ministre de l’Administration du territoire s’est prononcé sur une éventuelle « évaluation » des partis politiques, mardi 4 juin.
Dans une sortie du 4 juin, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Ibrahima Khalil Condé, a déclaré dans un communiqué : « Il est demandé à tous les partis politiques légalement constitués de se rapprocher de la Direction nationale des Affaires politiques et de l’Administration électorale pour le retrait des outils physiques d’évaluation, la liste des documents à regrouper et des lettres d’information pour les partis politiques n’ayant pas de sièges ou d’adresses connus du ministère ». Cette phase est censée se dérouler du 19 juin au 3 juillet prochain.
Le gouvernement de la transition veut évaluer les partis politiques dans le pays, alors qu’il n’a annoncé aucune élection. Sa décision tombe aussi au moment où les partis politiques se réorganisent pour réclamer à la junte militaire l’organisation des élections en décembre 2024, en vue du retour des civils au pouvoir. Elle intervient aussi trois semaines après que le Gouvernement de la transition a retiré unilatéralement des agréments et fréquences à trois Groupes de médias qui lui étaient très critiques.
C’est pourquoi, cette mesure du MATD suscite beaucoup de questions chez plus d’un Guinéen.
C’est la deuxième fois que le Gouvernement de la transition cherche à identifier les partis politiques. Sans en annoncer les raisons. L’année dernière, l’opération d’identification des partis politiques avait révélé que sur 187 partis politiques agréés, 48 ont fourni des adresses erronées, 44 autres étaient tout simplement sans adresses. Le MATD était alors dirigé par Mory Condé, actuel ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Mamadou Siré Diallo