Le procès de Mohamed Diané s’est poursuivi le 8 juillet devant la Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières, Crief, sans le prévenu. L’ancien ministre de la Défense nationale et des Affaires présidentielles dit être malade, le parquet spécial dénonce un refus.
Mohamed Diané reste droit dans ses bottes. Décidé à défier la CRIEF jusqu’au bout, le prévenu, trimballé pour « Détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux », a décidé de ne pas se présenter pour son procès. Il aurait dit aux gardes pénitentiaires qui sont allés le chercher à la Maison centrale, qu’il est malade, qu’il n’avait pas la force de se soumettre à un procès. Les gardes sont donc revenus à la CRIEF bredouilles.
Mohamed Diané, jugé sans son avocat, n’a fourni aucune pièce qui prouve sa maladie. Au contraire, il a adressé le 4 juillet, un courrier au président de la CRIEF, pour dénoncer ce qu’il appelle « les violations des droits de la défense ». Il demande à Francis Kova Zoumanigui de suspendre son procès jusqu’à ce que les décisions de mise en liberté prises en sa faveur par la Chambre spéciale de contrôle de l’instruction et la Cour de justice de la CEDEAO soient exécutées. Ce qui fait croire au ministère public que le prévenu refuse délibérément de se faire extraire : « Il est dans sa logique. Quand le procès a été ouvert, on a parlé de l’identification de ses biens, il a compris que les choses sont sérieuses. Il n’est pas malade, il est sain et sauf, mais refuse de se faire extraire », explique le procureur spécial, Aly Touré. Selon lui, le courrier de Mohamed Diané adressé à la CRIEF est un « non-événement. C’est même une offense à la justice. »
Maître Amadou Baben Camara de renchérir : « Monsieur Mohamed Diané ne souffre que de la phobie du prétoire. Sinon, c’est un document médical de l’infirmerie de la Maison centrale qu’il allait présenter. »
L’affaire est renvoyée au 10 juillet prochain, pour permettre à la Direction nationale des domaines et du cadastre (DOCAD) de finaliser l’identification des biens du prévenu ainsi que ceux de ses proches.
Yacine Diallo