Arrêtés le mardi 9 juillet aux environs de 22 heures, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah auraient été conduits au Haut-commandement de la gendarmerie nationale, à Kaloum.
Le Front national pour la défense de la Constitution a publié, la nuit de leur arrestation, un communiqué pour dénoncer « le kidnapping » de son Coordinateur national et de son responsable des antennes et de la mobilisation: « Cet enlèvement s’est produit dans la nuit du mardi 9 juillet, perpétré par un groupe de militaires encagoulés et certains en tenue civile, lourdement armés », a déclaré le FNDC qui ajoutait que les deux activistes ont été conduits vers une destination inconnue.
Mais selon RFI qui cite l’AFP (Agence France presse), Foniké Menguè et Billo Bah ont été conduits dans les locaux du Haut-commendement de la Gendarmerie nationale, direction de la justice militaire. Locaux situés dans le centre-ville de Kaloum et où avait été dans un premier temps détenu l’ancien chef d’état-major général des armées, feu le général Sadiba Koulibaly, avant son transfèrement vers un lieu tenu secret.
« Cette arrestation d’activistes de la société civile n’a été ni précédée, ni accompagnée par une convocation ou un mandat de justice. Plus grave, le collectif ignore totalement, les motifs de leur interpellation et le lieu de leur rétention extrajudiciaire », a toutefois soutenu le collectif des avocats des activistes dans une déclaration parvenue à notre rédaction ce mercredi 10 juillet. « Dès lors, renchérit la déclaration, le collectif craint pour leur sécurité et leur vie », avant d’exiger la remise en liberté de ses clients.
De son côté, le FNDC indique que l’enlèvement de ses responsables est survenu quelques jours après l’annonce de la mobilisation citoyenne en faveur de la réouverture des médias privés fermés par les autorités de transition et contre la détérioration des conditions de vie des Guinéens, les coupures d’électricité, entre autres.
Le Front a interpellé l’opinion nationale et internationale sur le fait que ses membres ont toujours été disposés à répondre à toute convocation de la justice, dans le respect des règles et procédures en vigueur. Il a condamné ce « kidnapping » qu’il considère comme une violation flagrante des procédures d’interpellation et déclare tenir le Comité National du Rassemblement pour le Développement (la junte au pouvoir) comme responsable de tout ce qui arriverait à Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah. Avant d’inviter le peuple de Guinée à se mobiliser pour défendre leurs libertés et leur dignité, « bafouées par une junte aux abois.»
Pellel Bah