Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), sont introuvables depuis le 9 juillet dernier. Le Front a publié jeudi 1er août, une liste de seize personnalités civiles et militaires, pour des fins de poursuites judiciaires. Elles seraient impliquées dans le rapt des deux responsables du FNDC.
Le 9 juillet, Foniké Menguè et Billo Bah, respectivement Coordinateur national du Front et chargé des antennes et de la mobilisation, avaient été nuitamment enlevés à Cona-crime. Des bidasses du Groupement des farces spéciales et autres pandores sont pointés.
En exil, Sékou Koundouno, le responsable des stratégies et de la planification du FNDC, a listé les « cerveaux de l’enlèvement, de la séquestration et de la torture » de ses camarades, dans une vidéo publiée sur le réseau social X, ex-Twitter.
En tête, le Général Mamadi Doum-bouillant, le prési de la Transition. Son rang ne surprendra guère. L’enceinte de sa tanière (Palais Mohammed V) aurait servi de cadre à une séance de bastonnades de Fonilké, Billo et Mohamed Cissé, le responsable du Front de la commune de Matoto. Le rescapé du fameux enlèvement a témoigné avoir été roué des coups (crosses et brodequins) dans la cour de la Présidence, puis transporté, ligoté et yeux bandés sur l’île de Fotoba, au large de Cona-cris.
Le Général Amara Cas-marrant, ministre Secrétaire gênant à la Présidence, Aboubacar Sidiki Camara alias Idi Amin, ministre de la Dépense nationale, le Général Balla Samouraï, Haut commandant de la gendarmerie nationale feraient partie du rapt, selon le Front. Dans sa série de témoignages-vidéo, Mohamed Cissé déclare avoir transité par le Haut commandement de la gendarmerie nationale, où il aurait entendu le patron des lieux calmer : « Nous sommes prêts à tout. »
Sur la liste des « cerveaux » de l’enlèvement figurent aussi Colonel Sékou Tidiane Camara, coordinateur gênant des sévices de renseignements généraux ; Colonel Amine Fofana, dirlo central des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale ; ainsi que son adjoint, Colonel Moussa Sans-garé.
Le FNDC cite également les colonels Mouctar Kaba, commandant des Forces spéciales ; Pascal Tenguiano, commandant de la Gendarmerie de Hamdallaye ; le sous-lieutenant Mohamed Sangaré, dirlo de renseignement des Forces spéciales ; le colonel Ismaël Alabi, commandant du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale ; le sous-lieutenant Jean Mathos Bamba et le sergent Jonas Haba, tous des Forces Spéciales.
La liste des civils ?
Le Front accuse également Fallou Doum-bouillant, le Pro-crieur général près la Cour d’Appel de Cona-cris, Amadeus Oury Bah, le Premier des ministres ; Ousmane Gawa Diallo, le ministre des Transports et porte-voix du goubernement. Le 25 juillet, lors d’une conférence de stress, ce dernier a avancé la thèse de « disparition volontaire » de Foniké Menguè et Billo Bah, suscitant le courroux des familles et avocats (sans vinaigrette) des deux responsables du FNDC. Quelques jours plus tôt, le Pro-crieur, Fallou Doum-bouillant, avait déclaré « qu’aucun organe d’enquête n’a procédé à l’interpellation ou à l’arrestation de ces personnes. De plus, aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant l’objet d’enlèvement. » Et d’annoncer l’ouverture des enquêtes sur le kidnapping. Treize jours après, où en est l’aiguille de la boussole de la justice ?
Yaya Doumbouya