Un mois après « l’enlèvement brutal » d’Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah, leurs avocats exigent de nouveau leur remise en liberté immédiate et d’engager des poursuites judiciaires contre le ou les auteurs de leur séquestration.

Foniké Menguè, le coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) et Billo Bah, le chargé des antennes, ont été « brutalement enlevés » le 9 juillet dernier, aux environs de 22 heures, au domicile du premier à Cona-cris. Leurs avocats (sans vinaigrette) réitèrent que c’est un groupe de pandores qui les a kidnappés, pour une destination inconnue.

« Cette triste situation qui crée l’inquiétude, l’indignation et la désolation, perdure depuis plus de trente jours. De surcroît, depuis leur enlèvement, ils n’ont jamais été présentés ni à un service d’enquête judiciaire, ni au parquet d’attache, ce qui est totalement contraire à la loi », dénonce le collectif des avocats, dans une déclaration du 9 août. Et de préciser que leurs clients sont victimes d’une « séquestration.»

Le collectif exige de nouveau leur remise « en liberté immédiate d’une part, et le déclenchement des poursuites judiciaires contre le ou les auteurs de ces actes répréhensibles d’autre part.»

En outre, Abdoulaye Oumou Sow, le responsable de la communication du FNDC, en exil, a déclaré sur TV5 Monde, le 9 août, que l’enlèvement de ses camarades résulte de la volonté de la junte de museler toute voix dissonante dans le bled. «Ils ont été enlevés par le gouvernement et pour nous, ils sont dans les mains de la junte. Ce sont des éléments sous la coupole du Haut commandant de la gendarmerie et des éléments du Groupement des Forces spéciales qui ont enlevé nos camarades. Tous les indices montrent que c’est le gouvernement qui détient nos camarades et nous attendons qu’il les libère », déclare-t-il.

Le chargé de communication du FNDC estime que la junte ne doit poing gérer le bled d’une main de fer. Il soutient que la junte montre, à travers le kidnapping de Foniké Menguè et de Billo Bah, qu’elle « est dans une logique de faire taire toutes les voix dissonantes, y compris celle du FNDC.» Toutefois, poursuite-t-il, « l’enlèvement et la séquestration » de ses camarades n’entrave en rien l’élan du FNDC dans la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel, la démocratie, entre autres. « Plutôt, ça galvanise le mouvement et montre au reste de la population que tout le monde peut être victime de la main dure » du Comité national du rassemblement pour le développement.

Abdoulaye Oumou Sow appelle le populo à se mobiliser contre les violations des libertés et la confiscation des droits dans le bled. « Les autorités ont peur du FNDC. Mamadi Doumbouya a tout fait pour qu’on soit de son côté, mais nous, nous menons un combat noble pour la démocratie et les droits. Nous ne pouvons pas accompagner une équipe qui ne nous mène pas vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. C’est notre combat, nous le mènerons quel que soit le prix à payer », renchérit-il.

Yaya Doumbouya