Le 19 août, le procès de dame Maïmouna Bah dit Maii Kadidia s’est ouvert devant le tribunal de première instance de Gaoual. La militante de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, accusée de « menaces, coups et blessures », rejette les faits. Elle accuse le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, de tirer les ficelles.
Cette affaire n’est plus un procès ordinaire. La plainte du Cercle des amis de Gaoual, représenté par Mariam Kolon Diallo et son mari, Amadou Bah, de la sous-préfecture de Koumbia, contre l’ex-assistante d’Ousmane Gaoual Diallo tourne pratiquement à un bras de fer avec l’UFDG. La prévenue aurait récemment fait une vidéo sur les réseaux sociaux pour s’en prendre aux responsables du CERAG proche d’Ousmane Gaoual Diallo, dont les plaignants. Des membres du CERAG, en partance pour Koumbia, ont été récemment bloqués à l’entrée de la localité. Ils accusent Maii Kadidia d’être derrière l’acte. A la barre le 19 août à Gaoual, Maimouna Bah a réfuté ces accusations. Elle se dit convaincue qu’elle fait encore les frais de son divorce politique avec son ancien mentor, Ousmane Gaoual Diallo : « Il est incontestable qu’il s’agit d’un règlement de comptes entre un ministre et son ancienne assistante parlementaire qui est devenue un obstacle pour lui ». Selon elle, le porte-parole du gouvernement veut user de la justice pour l’anéantir et « parvenir enfin à détruire l’UFDG à Gaoual. » Elle appelle le Chef de la junte à stopper son ministre qui, selon elle, est décidé « à se retourner contre ceux qui l’ont aidé à un moment de son existence. »
« Notre cliente a donné sa version des faits, les plaignants, également. L’audio et les photos incriminés ont fait l’objet de débats. Nous attendons de savoir si nous allons plaider le dossier » lundi 19 août ou ce mardi 20 août, explique Me Amadou Sané, un des avocats de la défense. L’affaire reprend ce mercredi.
Maii Kadidia Bah a été jugé en présence de certains de ses collègues de l’UFDG. Le parti a dépêché Cellou Baldé, coordinateur des fédérations de l’intérieur du pays, Souleymane Souza Konaté de la cellule de Communication et Mohamed Chérif Diallo, parrain de l’UFDG à Gaoual pour apporter le soutien du parti à la dame. L’UFDG s’est ensuite fendue d’un communiqué on ne peut plus clair : « Nous savons que tu fais face à des menaces et des intimidations depuis plusieurs mois, simplement parce que tu représentes un obstacle majeur pour ceux qui prétendent être les enfants prodiges de Gaoual. Cette cabale judiciaire ne doit en aucun ébranler ta détermination. Reste convaincue de la justesse de ton combat et de l’importance de ton engagement au sein de l’UFDG. »
Maii Kadidia Bah fait face à des ennuis judiciaires depuis pratiquement début août. Elle dit avoir reçu la plainte directement, via sa messagerie privée, et aurait échappé de justesse à un mandat de dépôt. A l’allure où va la guéguerre, la tension entre le CERAG et l’UFDG ne retombera de sitôt.
Yacine Diallo