Les Guinéens ont célébré le 66è anniversaire de leur indépendance ce mercredi 2 octobre. Mais la liesse et l’allégresse n’ont pas été au rendez-vous partout à Conakry. Vers 10h, des échauffourées ont éclaté entre des manifestants et forces de l’ordre à la Cimenterie, au niveau de la Transversale N°8 (T8), dans le Grand-Conakry.

Durant plus de 3h, les manifestants surchauffés ont lancé des pierres et barricadé la route, empêchant toute circulation. Les forces de l’ordre ont riposté par du gaz lacrymogène, parfois par des tirs à balles réelles. Rapidement, boutiquiers et étalagistes qui avaient commencé leurs activités ont baissé les rideaux. Le rond de l’axe Leprince, au niveau de la T8, est devenu désert, les jeunes régnaient en maitres et dissuadaient tout détenteur d’engin roulant de s’y aventurer. « Il n’y a pas de fête à faire en Guinée aujourd’hui, parce qu’ils ont tué nos camarades, et jusqu’à présent, il n’y a pas justice », a lancé un jeune manifestant, proférant des injures grossières. Les gendarmes qui tenaient coûte que coûte à reprendre le contrôle, sont revenus en nombre pour lancer du gaz lacrymogène. Selon les témoins, un d’entre eux, au volant de leur pick-up, a sorti un PMAK et a tiré à bout portant, à deux reprises. Ainsi, les agents ont réussi à disperser les manifestants. S’en est suivie une course poursuite dans le quartier.

Quelques minutes plus tard, une dame sort de sa cour en pleurs. Un projectile a atteint son enfant, Alpha Oumar, 12 ans. Il saignait beaucoup du pied droit. Il a été admis d’urgence dans une clinique de la place où il a reçu les premiers soins. « J’avais envoyé mon enfant pour aller puiser de l’eau, c’est à son retour qu’on m’a appelé pour me dire qu’ils ont tiré sur lui », a témoigné la maman de l’adolescent.

Aux dernières nouvelles, l’enfant a rejoint sa famille, le pied bandé, se tordant de douleurs.

Sur l’autoroute Leprince, des manifestations spontanées ont éclaté dans les quartiers Koloma, Bombli, Hamdallaye. Des jeunes ont barricadé la route et lancé des pierres sur des agents déployés dans la zone.

Ibn Adama