Le mardi 8 octobre, au journal Afrique de la chaîne TV5 Monde, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, s’est exprimé sur la réintégration de la Guinée au sein de l’Organisation internationale de la francophonie, OIF. Il estime que le moment « inopportun », et il a ses arguments.

Après le coup d’Etat militaire du 5 septembre 2021, l’OIF a suspendu la Guinée de ses instances. Dans un communiqué du 24 septembre dernier, l’Organisation a levé cette suspension. La mesure est intervenue après l’audition du ministre des Affaires étrangères Morissanda Kouyaté, qui a tenu à rassurer l’OIF que la Guinée organisera toutes les élections en 2025. Cette décision de la Francophonie est dénoncée par le président de l’Union des forces démocratique de Guinée, UFDG. Dans une interview accordée à TV5 le 8 octobre. Cellou Dalein justifie son opinion par le fait que, entre autres, les acteurs de la société civile, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, leaders du Front national pour la défense de la constitution, ont été enlevés et détenus dans un lieu tenu encore secret depuis le 9 juillet dernier. S’y ajoute l’assassinat de plusieurs jeunes dans les manifestations réprimées par les forces de l’ordre.

« Le moment est mal choisi, c’était vraiment inopportun. C’est au moment où il y a la disparition forcée de Foniké Menguè  et de Billo Bah, deux activistes de la société civile arrêtés par la Gendarmerie et les Forces spéciales, qui sont aujourd’hui portés disparus, dès lors que les autorités ont dit ne pas savoir qui les a arrêtés et où ils se trouvent. Donc, imaginez dans quel état se trouvent leurs familles. C’est au moment où on présente le peuple de Guinée le corps du Colonel Célestin Bilivogui, un militaire qui était arrêté depuis un an et qu’on disait aussi ne pas savoir où il se trouvait. C’est au moment où les radios sont fermées, les libertés d’expression sont violées, les libertés sont malmenées, les droits humains sont violés de manière flagrante et il y a plus de 58 jeunes qui ont été abattus, parce qu’ils tentaient de manifester contre les délestages, parfois contre le coût de la vie, c’est en ce moment que l’OIF a choisi pour accepter la Guinée. Or, la déclaration de Bamako qui engage les Etats membres de l’OIF à respecter un certain nombre de valeurs et de principes, ne permettait pas ce retour en ce moment-là où les Droits humains sont violés de manière récurrente et flagrante…»

De son retour au bercail ?

Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, est en exil depuis plus avril 2022. Sur la question de son retour au pays, l’ancien premier ministre promet de rentrer au bercail mais sans donner de date. « Je suis pour le moment à l’étranger, mais je vais rentrer, soyez rassurés.  Je prépare mon retour et je viendrai. » Pour quand ? lui demande-t-on. «Je ne vais pas vous donner la date pour l’instant, le moment venu je vous donnerais la primeur de l’information…», a-t-il déclaré.

Souleymane Bah