Le ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, annonce la mise en circulation de taxis électriques à Conakry, à l’effet d’améliorer la mobilité. Cette énième annonce s’ajoute à un paquet d’autres, souvent sans lendemain.

En termes d’annonces, le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, roule plus vite que les résultats. Son passage à la tête de ministères des différents gouvernements est jalonné de promesses souvent sans lendemain, de 2021 à nos jours : de la relance de Guinée-Télécoms à l’acquisition d’une compagnie aérienne nationale, la mise en circulation de nouveaux bus, il faut avouer que le ministre n’a pas été à court d’annonces. Mais quid de leur concrétisation ?   

En cette période de campagne électorale mal déguisée, le porte-parole du gouvernement ne pourrait se priver de ce qui tend à devenir son exercice favori : promettre. Dans un entretien accordé au site d’informations en ligne Mosaïque Guinée, publié le 7 octobre,Ousmane Gaoual Diallo a annoncé l’achat et la mise en circulation prochaine de taxis électriques « à coût raisonnable ». Objectif, améliorer le transport urbain. Il a par ailleurs annoncé l’achat de 50 bus. Et 50 d’autres attendus en décembre.   

« On est en train de travailler pour expérimenter les taxis électriques. Les premiers seront débarqués avant la fin de l’année. Nous avons l’ambition de développer un fonds pour acquérir beaucoup de taxis et permettre aux jeunes d’avoir des sociétés d’exploitation dans ce sens », a déclaré le ministre des Transports. L’initiative viserait à remplacer progressivement « les vieux tacots » par des véhicules neufs.

Le porte-parole du gouvernement souligne qu’ils cherchent à nouer des partenariats avec les banques pour accompagner l’initiative présidentielle. «Les cadres du département, le secrétaire général et le chef de cabinet pilotent des équipes à cet effet. Nous avons discuté avec des constructeurs qui vont nous livrer des taxis neufs au coût variant de 60 à 70 millions de francs guinéens», assure Ousmane Gaoual Diallo.

Où sont passés les avions ?

A sa prise des fonctions le 16 mars dernier aux commandes du ministère des Transports, Ousmane Gaoual Diallo s’était engagé à créer une compagnie aérienne nationale, mais aussi de mettre en œuvre le projet de transport maritime urbain et interurbain, de Conakry à Boké. «Je mettrai l’accent sur la modernisation et la certification de l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry et la poursuite des travaux de construction de quatre aérodromes régionaux, ainsi que la création de la compagnie aérienne nationale. A moyen et long terme, approfondir les études sur le projet de construction d’une ville aéroportuaire à Maférinya, dans la préfecture de Forécariah lorsque les données socioéconomiques l’exigeront », promettait-il.

Sept mois après, la compagnie n’est encore pas née, le transport maritime, pour rallier les îles de Loos ou Boké par bateau est encore au stade d’annonces. Même si le ministre des Transports se réjouit de l’opérationnalisation de la ligne Conakry-Freetown. « En trois heures, on peut rallier les deux villes. (…) D’ici à la fin de l’année, s’il plaît à Dieu, nous allons ouvrir la ligne Conakry-Dakar ; Conakry-Banjul et Conakry-Bissau. Les bateaux sont là, les négociations faites. A Bissau, on nous a donné l’espace. Nous sommes en train de construire le débarcadère», a-t-il déclaré dans une émission en langue nationale pular sur la RTG.

Allo, Guinée-Télécoms !

Alors ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Ousmane Gaoual Diallo s’était engagé, en octobre 2022, à doter le pays d’un opérateur téléphonique national : Guinée-Télécoms. En phase pilote, l’opérateur de téléphonie, né sur les cendres de la Sotelgui, a été lancé en juillet 2023, avec «les technologies mobiles de 4G et de 5G, pour ne pas être en retard sur ses concurrents», ambitionnait le ministre. Plus d’un an après, Guinée-Télécoms peine à décoller. Ses cartes SIM ne servent que dans la commune de Kaloum, où la phase pilote avait été lancée, avec 10 000 puces distribuées et un numéro personnalisé réservé au Président de la Transition. Mamadi Doumbouya s’en sert-il ?

Yaya Doumbouya