Pour la Guinée qui ne compte que sur ses barrages hydroélectriques pour s’alimenter en électricité, les problèmes viennent de:
1- La destruction continue et impunie de l’environnement depuis l’indépendance du pays avec une très grande responsabilité de la part de ceux qui ont gouverné la Guinée de 1958 à nos jours, avec le laisser- aller que l’on connaît, l’impunité, la non prise de dispositions pratiques et adéquates pour sauvegarder la nature en subventionnant certaines choses par l’Etat tel que le gaz par exemple pour réduire la coupe abusive du bois de chauffe, du charbon et autres.
2- La destruction des potentialités énergétiques du fleuve Konkouré de ses affluents et des autres cours d’eau dans le pays.
3- La transformation de la plupart des agents qui doivent défendre la nature en bourreaux de celle -ci dans une impunité totale;
4- Les mauvaises pratiques agricoles et d’élevage qui contribuent largement à détruire la nature et à combler les lits des cours d’eau du pays par des terres d’érosion, phénomène accentué par la pratique impunie des feux de brousse qui ravagent régulièrement la nature.
5- Le manque de système et de mécanisme adéquats de gestion des déchets et ordures à tous les niveaux (dans les villes comme en campagne toutes chose qui a transformé les lits des cours d’eau en dépotoirs d’ordures de toutes sortes accélérant ainsi leur comblement;
6-L’ utilisation abusive du bois de chauffe et du charbon pour la cuisine en campagne comme en ville, une situation qui encourage à assommer la nature par les bûcherons ;
7- La production et la cuisson massives des briques le long de la plupart des cours d’eau avec du bois continuellement arraché à la nature et des masses de terres entraînées dans les lits des cours d’eau ;
8- La confection de clôtures avec du bois vert arraché à la nature, pour protéger les tapades et les champs extérieurs;
9- La non-exploitation des énormes potentialités d’énergies renouvelables dont dispose le pays (soleil, vent, ordures ménagères etc.) ;
10- L’abattage systématique dans tout le pays des gros arbres par les scieurs de long bois pour des charpentes, plafonds, meubles et autres;
11- La construction de routes sans aucune disposition de protection des cours d’eau contre l’envahissement des lits de ceux-ci par les terres venant de ces chantiers qui ouvrent partout des carrières géantes dont les terres sont entraînées dans les marigots, les rivières et les fleuves. Tous ces facteurs ajoutés aux gaz à effet de serre qui provoquent tous les jours le réchauffement de la terre sont à la base du tarissement des cours d’eau sur lesquels sont construits les barrages hydroélectriques qui nous donnent le courant. Cette destruction quotidienne sans souci depuis 66 ans de la belle et généreuse nature de notre pays par nous-mêmes ne saurait se réparer en un clin d’œil par des actions démagogiques et opportunistes de reboisement teintées de m’as-tu vu à la RTG en juillet et août dont les plants sont souvent incendiés par des feux de brousse dès la saison sèche suivante. Les manifestants contre les délestages devraient plutôt, pour l’avenir, exiger de nos autorités, la protection effective et efficace de l’environnement pour sauver de façon durable notre nature et nos cours d’eau en disparition par notre faute à tous.
L’institut allemand, ICEW, basé à Birkenfeld près de Frankfort, organise chaque année du 22 au 26 octobre une conférence sur l’économie circulaire pour traiter des énergies renouvelables et de la transformation des déchets en énergie. Le Sénégal invité à cette conférence en Allemagne en 2018, avait envoyé 2 ministres. Il a obtenu le financement de l’une des plus importantes centrales solaires de l’Afrique de l’Ouest (23 MW) construite à Diass et inauguré le 22 mai 2022 par le président sénégalais et le chancelier Allemand Olaf Scholz. Il est à noter que ce pays disposait déjà en 2022, de six grandes centrales solaires fonctionnelles avec des capacités variant de 23 à 30 MWC et plus.
Quand la Guinée a été invitée en 2019 à la même conférence sur l’économie circulaire à Birkenfeld, tout le processus a été réglé par l’organisateur (hébergement, logistique etc.) notre ministre de l’énergie, un certain Taliby Sylla, n’avait à payer que son billet d’avion pour aller participer à la conférence et ramener à la Guinée le financement d’une centrale solaire. Malheureusement, sur injonction du Président de la république d’alors Alpha Condé, le ministre Taliby a abandonné le projet de voyage en Allemagne à deux jours du départ, pour aller s’occuper, à Kindia sa ville natale, de l’installation d’un conseil communal que le parti au pouvoir ne devait absolument pas perdre au profit de l’opposition.
Ainsi, malgré l’insistance de l’institut Allemand ICEW jusqu’à la dernière minute pour que notre ministre de l’Energie participe à la rencontre, notre pays a perdu l’opportunité qui lui était offerte. Cette perte a eu lieu à un moment où la promesse par le gouvernement d’une centrale solaire à la ville de Kankan secouait sérieusement la rue dans cette ville à qui il avait été dit que la promesse ne pouvait être tenue à cause de la mort du Chinois qui devait mettre en œuvre le projet.
L’organisateur de la conférence en Allemagne avait aussi invité les maires de trois villes guinéennes et les maires de trois villes sénégalaises. Nos trois maires reviennent bredouilles pendant que ceux du Sénégal raflent, au moins un projet pour sa collectivité.
El Hadj Ibrahima Diallo