Cela fait 100 jours qu’on est sans nouvelle du coordinateur et du responsable des antennes et mobilisation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), enlevés le 9 juillet par des hommes assimilés aux éléments du Groupement des forces spéciales de Guinée. Cent jours durant lesquels la France s’est illustrée par son mutisme, alors qu’elle est soupçonnée de ménager le chef de la junte guinéenne, Mamadi Doumbouya.
« Guinée : 100 jours que Foniké Menguè et Billo Bah ont disparu », a tweeté ce jeudi 17 octobre Nabila Massrali. « L’UE demande aux autorités de transition de tout faire pour éclaircir les conditions de leur disparition et les retrouver sans délai », a renchéri cette porte-parole de Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne. « L’UE rappelle son attachement à l’État de droit et aux libertés fondamentales », conclut-elle.
A défaut de prendre position ouvertement contre la disparition des deux activistes et de réclamer leur libération, la France, à travers son ambassade en Guinée et en Sierra Leone, a retweeté la publication sur X de Nabila Massrali. C’est certes modeste, mais symbolique de l’avis de certains qui y voient même une évolution de la position de Paris envers la gestion de la transition guinéenne. Renvoyée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France voit son pré carré ouest-africain se réduire comme peau de chagrin. La Guinée de Mamadi Doumbouya, ancien légionnaire et époux d’une Française, apparaît ainsi comme sa bouée de sauvetage. Un mariage de raison parfois au détriment des libertés fondamentales et des principes de la démocratie et de l’État de droit.
La Rédaction