A Cona-cris, ça riz jaune. Le prix du sac de riz sur le marché grimpe depuis des jours. Un manque de stock au marché de Madina serait à l’origine. Le 16 octobre, M’Bany Sidibé, prési de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée s’est insurgé contre cette hausse.

Dans plusieurs marchés de Cona-cris, le prix du riz, principal aliment de base en Guinée, ne cesse de monter. Chez les détaillants, le sac de 50 Kg se négocie entre 360 et 370 000 francs glissants au lieu des 340 000, fixés par les autorités. Du marché d’Enco5 dans la Commune de Matoto à celui de Kaporo dans la Commune de Ratoma, situation pareille. Les vendeurs justifient l’augmentation du prix du sac du riz par le manque de stock suffisant dans les magasins de dépôt au grand marché de Madina.

Le mercredi 16 octobre, au marché d’Enco5, Mamadou Sadio Bah, détaillant, explique : « Le prix du sac de riz a augmenté depuis quelques jours. Parce que chez les grossistes à Madina, le sac de 50kg est vendu entre 340 et 345 000 GNF. On est aussi obligé d’augmenter le prix, pour s’en sortir. »

Fatoumata Bah, réside au quartier Foula-Madina, dans la Commune de Sonfonia. Elle dit être peinée par la montée du prix du riz au marché. « Mardi 15 octobre, je suis allée au marché de Foula-Madina, pour acheter un sac de riz, mais le prix était passé à 360 000 GNF. J’ai dû emprunter 30 000 francs, pour compléter mon argent, j’étais peinée. C’est vraiment difficile, le marché est cher. Je voulais patienter pour savoir si le prix sera revu à la baisse dans les jours à venir, mais je n’avais aucun grain à la maison et j’ai des enfants. »

L’Union des consommateurs s’indigne !

M’Bany Sidibité, prési de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée déplore cette situation : « Il y a une variation des prix dans les marchés de Conakry. Ce qui viole systématiquement le protocole d’accord signé entre le ministère du Commerce, la Chambre du commerce et la Direction générale de la douane. Le prix d’un sac de riz était plafonné à 340 000G GNF pour les détaillants, mais aujourd’hui, le sac est vendu jusqu’à 370 000 francs par endroit. Malheureusement, le ministère du Commerce ne joue pas pleinement son rôle. » Il indexe les importateurs du riz : « Certains importateurs nous disent que le prix n’a pas varié. Nous condamnons, car ils ne doivent pas cautionner cela. »

La forte pluie, causes de la montée des prix du riz ?

El Hadj Mamadou Baldé, prési de la Chambre du commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée, a nié l’augmentation des prix chez les grossistes. Il évoque un hic au niveau du Port autonome de Cona-cris : « Il y a eu du retard dans le débarquement au niveau du Port, selon les informations. Ce retard est dû à la condition climatique, donc la forte pluie a empêché les navires de débarquer, pour éviter que le riz soit trempé. Mais, il y a du riz à Madina, même aujourd’hui (jeudi 17 octobre Ndlr), un opérateur a débarqué plusieurs tonnes. Je me suis renseigné, les grossistes n’ont pas augmenté les prix à Madina », a dit le prési de la Chambre de Commerce. Il en appelle aux vendeurs : « A ceux qui ont augmenté le prix, je leur demande de respecter la convention. »

Réaction des autorités

Le ministère du Commerce, de l’industrie et des PME (petites et moyennes entreprises) a réagi. Emile Yombouno, dirlo national du commerce intérieur et de la concurrence, ne nie pas en bloc la flambée des prix du riz. Il indique cependant que sur les 13 marchés visités par les agents du ministère du Commerce déployés, aucun n’a augmenté le prix. « Ils ont fait un peu le tour. Ils se rendus dans 13 marchés. Ils ont constaté qu’effectivement dans ces marchés, les prix sont respectés. Par contre, les points hors marché, les boutiques qui sont dans les quartiers, (la corniche hôpital de l’Amitié Sino-guinéenne, au niveau de Kofi Annan aussi…), il a été constaté des variations de 5 000 à 10 000 GNF, par endroit », a déclaré ce responsable à nos confrères d’Africaguinee.com. Selon lui, il n’y pas de risque de rupture : « Il n’y a absolument pas de risque de rupture. On est carrément sorti de la période de soudure. En ce moment, vous constaterez déjà quelques récoltes de la production nationale qui continue aussi à soutenir la demande. » Malgré tout, la production nationale est loin de permettre à la Guinée de réussir le pari de l’autosuffisance alimentaire.

Souleymane Bah