La plateforme Union sacrée s’est désintégrée le 14 octobre. Trois coalitions et un parti politique ont rendu leur tablier. Les soi-disant alliés d’hier deviennent ainsi des adversaires qui se livrent à des attaques au sujet de la dislocation de l’Union sacrée.

Créée le 22 avril dernier au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), l’Union sacrée n’aura vécu que six mois, sans atteindre son objectif, à cause de bisbilles politiques. L’Union sacrée était censée contraindre la junte à rendre le pouvoir aux civils avant janvier 2025, conformément à l’engagement du Président Mamadi Doumbouya.   

Le 14 octobre, lors d’une conférence de presse à Conakry, des membres de l’Union sacrée dont le coordinateur national, Ibrahima Sory Diallo, ont appelé à redéfinir la durée du chronogramme de la Transition. Ce qui a entraîné de facto la dislocation de la plateforme, avec le départ de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), le Rpg arc-en-ciel, le FNDC-politique et l’Union des forces du changement (UFC). Ils dénoncent des décisions contraires à l’esprit de la Charte de la plateforme.

Joint au téléphone le 21 octobre, Marc Yombouno, du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel, précise que son parti reste au sein des Forces vives de Guinée, mais « l’Union sacrée, c’est fini. Elle n’existe plus, car ils n’ont pas respecté leurs engagements. Ils ne sont pas dans l’optique des principes démocratiques d’une formation politique, ils évoluent comme des mouvements de soutien, or le Rpg arc-en-ciel n’est pas un mouvement de soutien.» En réponse, Ibrahima Sory Diallo, contacté le 21 octobre, a exhorté Marc Yombouno à revoir sa copie. « Le Rpg arc-en-ciel ne peut pas se réclamer membre de l’Union sacrée. Il n’a pas signé la charte de la plateforme. Ces gens-là sont venus profiter de nos efforts, ils sont en perte de vitesse. Ils se cherchent depuis le renversement d’Alpha Condé. Nous les avions acceptés pour travailler ensemble. Mais, on ne peut comprendre qu’un parti déchu se lève pour dire qu’il veut revenir au pouvoir », s’offusque Ibrahima Sory Diallo.

Du trompe-l’œil 

Le texte fondateur de l’Union sacrée avait été signé, le 22 avril, au siège de l’UFDG. Démarché par Ibrahima Sory Diallo, le texte avait été validé par Cellou Dalein Diallo, le président de l’UFDG. Mais, le parti s’en est retiré, au même moment que le Rpg arc-en-ciel et Cie. À son assemblée générale du 19 octobre, Fodé Oussou Fofana, le vice-président, estime que l’Union sacrée a vu le jour parce que ses initiateurs étaient déçus de n’avoir pas été pris dans le gouvernement d’Amadou Oury Bah. « Même si vous venez demain, on va encore se retrouver, pour une nouvelle union. Si vous voulez, changez l’Union sacrée ou créez une autre, vous serez avec nous. Mais, si vous quittez, c’est votre responsabilité. Notre position est très claire. Vous pensez que vous nous trompez ? », balance-t-il.

Pour Ibrahima Sory Diallo, Fodé Oussou Fofana s’était soustrait de la signature du texte fondateur de l’Union sacrée au siège de l’Ufdg à cause des rumeurs d’arrestation parmi les politiques. « C’est l’ANAD qui a signé la Charte, pas l’Ufdg. C’est du trompe-l’œil, la convention voudrait que les partis politiques signent et non les coalitions. C’était un raté pour Fodé Oussou Fofana, l’ANAD a voulu nous tromper. Si l’Ufdg pense que ses partenaires sont le Rpg et l’Ufr, elle se trompe. « Aujourd’hui, l’Ufdg veut soutenir la position des deux, afin de nous combattre, nous les membres de la Convergence des acteurs sociopolitiques engagés dans le cadre de Dialogue inter-guinéen », accuse Ibrahima Sory Diallo.

Yaya Doumbouya