Souvent, des travaux de colmatage sont entrepris sur la Nationale 3 surtout sur le tronçon Conakry-Tanéné. Ces travaux coûtent toujours à l’Etat guinéen et causent des embouteillages monstres qui augmentent le coût du transport. Les usagers sont obligés de prendre des motos à la place des véhicules pris dans les bouchons, à cause de l’étroitesse légendaire de la route.
Ephémère solidité de la route
Le grand dommage, c’est que ces colmatages ne tiennent que quelques mois pour les raisons suivantes :
• Ces travaux sont faits avec une légèreté visible à l’œil nu ;
• Le sol de la zone regorge d’eau à la moindre pluie et s’enfle pour faire éclater le tout ;
• Le flux extraordinaire de gros camions surchargés d’agrégats et d’engins lourds y passant jour et nuit.
La vétusté des véhicules et machines roulants dans le pays, l’absence de leur contrôle technique, déversent du carburant et lubrifiant, véritables diluants du goudron. Il est très fréquent d’observer sur nos routes des usagers de toutes catégories ouvrir des « garages » en pleine chaussée, pour réparer leurs engins, jamais soumis à la visite technique, pourtant une règle dans les autres pays.
La RN3 et ses ponts sont régulièrement soumis à la fréquentation intense des gros porteurs transportant des agrégats pour Dubréka, Conakry et Coyah, en chantiers permanents.
Le 21 octobre dernier, nous avons dénombré en 6 minutes, 18 gros porteurs et 22 véhicules légers ayant passé sur le pont en lambeaux de la rivière Bawa, aux environs du chef-lieu de la sous-préfecture de Khorira.
Une route d’une telle fréquentation ne mérite pas des colmatages, mais une véritable reconstruction en autoroute de 2 ou même 3 × 2 voies, vu que la Basse-Guinée Nord est le poumon économique du pays, avec ses énormes réserves de bauxites convoitées par le monde entier.
Aujourd’hui, les usagers de la RN3 et les habitants le long de la voie sont arrosés par des nuages de poussière et de fumée se dégageant de la circulation. Ce qui devient un véritable problème de santé publique.
Le colmatage en cours ne changera rien, car les précédents n’ont pratiquement rien changé.
El Hadj Ibrahima Diallo
Agent de Développement