EL Hadj Karamo Bangaly Kaba, grand imam de la mosquée de Kankan a été suspendu par le Sotikèmo (patriarche). Kalil Kaba, fils de l’Imam dément. Il précise que l’imam n’aurait reçu aucune note le suspendant.
Kalil Kaba affirme que la sanction de l’imam de la grande mosquée de Kankan a été prononcée dans la grande mosquée lors des prières ordinaires par Assa Mady Kaba proche du Sotikèmo. Le fils de l’imam estaccusé de vouloir remplacer son père en outrepassant les règles de l’imamat. EL Hadj Karamo Bangaly Kaba est partie l’Inspecteur général de la Ligue islamique de la région de Kankan.
Joint au téléphone lundi 25 novembre, Kalil Kaba parle de rumeur et il index Assa Mady Kaba, d’être derrière : « On a entendu que l’imam a été suspendu par le Sotikémo. Je vous dis qu’il n’a pas été suspendu. Aucune note ne lui a été notifiée. Ce sont des rumeurs. Ils sont allés à la mosquée pour dire que l’imam a été suspendu et c’est Assa Mady Kaba qui est derrière. Il était Conakry, c’est après son retour qu’il l’a déclaré », a-t-il démenti.
Le fils de l’imam Kalil Kaba évoque la procédure : « Tu peux nommer un imam mais pour le suspendre il faut donner les raisons. Ce n’est pas le rôle du Sotikémo de suspendre. L’imam n’a rien fait du mal, il n’a pas failli aux principes. Et si par exemple il y a un problème, la population va se plaindre auprès de la Ligue communale, elle vérifie si c’est bien fondé avant de transmettre à l’Inspection générale de la ligue régionale pour la décision. C’est lui qui a dirigé la prière du vendredi passé. C’est l’ennemi de l’imam, il était à Conakry après son retour il a déclaré cela ».
En conférence de presse dans la soirée du lundi 26 novembre, El Hadj Bangaly Karamo Kaba souligne que le problème ne date pas aujourd’hui, parle de « conflit d’intérêt » : « Ce qui m’oppose aux membres du conseil de la grande mosquée est un problème très profond et qui ne date pas d’aujourd’hui. Depuis le mois de ramadan passé le problème existe et tourne en rond. Mais la vérité dans tout ça, c’est un conflit d’intérêts. L’avoir, surtout des foutaises,voilà la source du problème ».
Contacté au téléphone, Assa Mady Kaba n’a pas été bavard : « Je n’ai pas à commenter. Je n’ai absolument rien à dire », et de raccrocher. Sur le site Lerenifleur224.com, Assa Mady Kaba accuse : « Nous avons tenté de raisonner le grand imam sur le fait que l’imamat n’est pas un héritage familial, il n’a pas accepté immédiatement. Il a fini par céder sous la pression, mais l’affaire a pris une autre tournure ».
Interrogé sur son intention de remplacer son père, Kalil Kaba répond : « Ils ont dit que le Sotikèmo a besoin d’un grand imam, alors ils ont commencé à choisir les conseillers de mosquée, ils les ont changés alors que cette procédure-là, c’est le grand Imam qui doit la piloter ». Son père l’appui : « À aucun moment, je n’ai dit que c’est mon fils Kalil qui devait me succéder dans mes fonctions. D’ailleurs, mon fils a été totalement exclu de toutes les activités par le Comité de conseil de la grande mosquée. Ensuite, il lui a été interdit de mettre le pied dans cette grande mosquée, pour la simple raison qu’il fait partie du Comité de gestion de la mosquée. Pourtant, il n’était qu’un simple maintenancier qui réglait et arrangeait la sonorisation ».
Le Secrétariat général des affaires religieuses n’ignore pas le conflit de l’imamat dans le Nabaya. Selon notre source, bien des détails font défaut pour que le Secrétariat se prononce.
Selon Kalil Kaba, le grand imam dirigera la prière du vendredi prochain s’il n’est pas convié à officier dans l’ouverture d’une moquée dans la région Kankan, prévue le même jour.
Souleymane Bah