Les enseignants contractuels non-retenus au concours de recrutement à la Fonction publique arrêtés lundi 16 décembre ont été déférés devant le tribunal de première instance de Kaloum. Ils exigeaient du gouvernement leur engagement à la Fonction publique guinéenne.

Après avoir été interpellés par les agents de sécurité, ces enseignants contractuels ont été déposés au Commissariat central de la Commune de Kaloum. Ils seraient plus d’une vingtaine à être déféré dans l’après-midi du lundi 16 décembre, devant le parquet du tribunal de Kaloum.

Le coordinateur du collectif, Diaka Sow, est favorable négociation, mais ne veut pas d’intermédiaire entre son collectif et les départements ministériels concernés : « Cette fois-ci, s’il y aura négociation, ça sera entre le bureau du Collectif des enseignants contractuels avec les ministères concernés. Pas d’intermédiaire. Pour anéantir la lutte, on a été brutalisés, mais nous n’abandonnerons jamais. Ce que nous avons besoin, c’est l’arrêté d’engagement », a-t-il déclaré.

Me Paul Yomba Kourouma

Me Paul Yomba Kourouma, l’avocat de ces enseignants contractuels, s’est rendu au commissariat. Selon lui, beaucoup d’entre eux sont venus de l’intérieur du pays et « ils n’ont rien commis de grave. Pour les entendre, il faudra des mois, parce qu’ils sont 4 000 enseignants. Il y a des questions de sauvegarde de la paix, de l’ordre public, de la quiétude, surtout dans cette cité et en ce moment (…) L’intention de la police et du procureur n’est pas de les retenir, ils n’ont commis aucun acte apparemment répréhensible », espère l’avocat qui ajoute : « C’est très sérieux ce qui arrive, il y a de la discrimination, de la ségrégation, du mépris ; l’enseignement guinéen est en train de tomber (…) D’un moment à l’autre et techniquement, sous l’égide d’ailleurs du procureur de la République, le dossier lui sera communiqué et il donnera les instructions définitives ».

 Me Paul Yomba, précise au moment où nous mettions en ligne que ses clients « sont en train d’être identifiés au tribunal. » Rappelons que depuis mai 2022, la junte militaire qui dirige la Guinée a interdit les manifestations de rue dans le pays.

Souleymane Bah