Maintenir la paix, la quiétude sociale et la justice pour une Guinée tranquille était au cœur d’une conférence de presse animée le 16 décembre par le syndicat des commerçants de Guinée. Le président de ce syndicat, El Hadj Ibrahima Diallo, a interpellé les autorités, les commerçants et les Guinéens à privilégier l’intérêt de la nation pour sortir de la crise qui selon lui, n’a que trop durée.
Le président des commerçants de Guinée rappelé que chaque Guinéen a un rôle à jouer pour la stabilité politique, économique, sociale et culturelle du pays. « Il faut que chacun d’entre nous ait dans son esprit et dans sa vision comment la Guinée sera développée, comment doit-on faire pour vivre ensemble et qu’est-ce qu’il nous faut pour qu’il y ait la paix. Parce que sans la paix, nul n’est possible. Pour le bien de tous, il faut qu’on change d’attitude, purifions nos cœurs. Pour que notre Guinée se développe il faut impérativement qu’on conjugue le même verbe », a-t-il lancé. Et d’indiquer : « Même dans des contextes politiques tendues, certaines nations arrivent à éviter des violences meurtrières, mais en Guinée, c’est tout le contraire. Par exemple, en Chine, même avec ce nombre de population, leur président a demandé un troisième mandat, mais il y a eu aucun mort. Aux Etats-Unis, pendant la campagne électorale, il n’y a eu aucun mort. C’est mon souhait, qu’on soit comme ces deux puissances. Pour tout, il faut d’abord sauvegarder la vie des populations. Perdre une vie pour un pouvoir est une perte pour tout un peuple », a expliqué El Hadj Ibrahima Diallo, qui exhorte les autorités à la transparence dans leur gestion. « C’est bien beau de faire des lois, mais c’est encore meilleur de les respecter. Si un citoyen viole une loi, qu’il soit jugé et condamné à la hauteur de sa forfaiture. Mais kidnapper un citoyen sans convocation et l’envoyer à une destination inconnue, cela n’est pas acceptable. Sa famille doit savoir quelle faute a-t-il commis et quel sort lui est réservé. Personne n’est parfait et nul n’est sans défaut, seul Dieu a le pouvoir suprême. Les amis peuvent parfois être plus dangereux que les ennemis. C’est pourquoi, un chef doit être vigilant ».
Le président du syndicat des commerçants de Guinée en appelle à ses collègues commerçants à une transparence dans l’exercice de leur activité. « Privilégions l’intérêt du peuple. Que chacun se dise qu’est-ce que je suis en train de faire pour mon prochain ou qu’est-ce que je dois faire pour mon prochain ? A partir de là, nous saurons quoi faire. Mais si chaque jour, tu dis tel est mauvais, tel est bon, est-ce que toi-même tu es bon ? Posons-nous cette question. Beaucoup de gens critiquent leur prochain alors qu’ils sont incapables de gérer même leurs propres familles. Et tout commence en famille, avant d’occuper une grande responsabilité. Donc purifions nos cœurs, aimons-nous, Dieu nous aidera. Et cela ne se fera pas sans l’acceptation, la tolérance et le pardon. Si chacun privilégie son intérêt, le pays continuera de sombrer ».
Selon El Hadj Ibrahima Diallo, la Guinée est un paradis sur terre. « Notre pays regorge toutes les ressources naturelles, mais chaque jour nos enfants perdent la vie en traversant la Méditerranée. Pourtant si nous acceptons de travailler main dans la main, on abandonne l’idée chacun pour soi Dieu pour tous, la Guinée irait mieux. Pourquoi nous mourrons en mer pour entrer chez les autres ? Pourquoi pas aux autres de mourir en mer pour entrer chez nous ? Acceptons de travailler, valorisons notre potentiel, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Je pense que nous verrons le bout du tunnel ».
A voir si les autorités l’entendront de cette oreille.
Kadiatou Diallo