Après trente-trois mois de détention préventive, le procès d’Ibrahima Courroux-ma, ancien ministre de la Ville et de l’aménagement du trottoir s’est ouvert le 15 janvier devant la Chambre de jugement de la Crief. Son avocat dénonce une « détention illégale ».

Ibrahima Courroux-ma et son chef comptable Mohamed 5 Sankhon sont poursuivis pour ‘’détournement de deniers publics et enrichissement illicite’’, portant sur une misère de plus de 612 milliards de francs glissants et de 12 millions de dollars ricains.

A l’ouverture du procès, les avocats de la défense ont demandé à la Cour une mise en liberté d’Ibrahima Courroux-ma. Sans succès.

Au sortir de l’audience, Me El hadj Mohamed Kounta, avocat (sans vinaigrette) d’Ibrahima Courroux-ma, dénonce une situation « ubuesque.» Et de rappeler que la liberté est le principe, la détention, l’exception. « Il se trouve que l’exception prime dans le dossier parce que cela fait trente-trois mois qu’Ibrahima Kourouma est en détention préventive illégale et arbitraire à la Maison centrale de Coronthie. Il a bénéficié de plusieurs mises en liberté, mais la juridiction n’a pas eu le courage de tirer toute la conséquence », regrette Me Kounta.

Pour lui, tous les prévenus dans cette affaire doivent être traités de façon équitable. Il déplore que son client reste écroué alors que le chef comptable, Mohamed 5 Sankhon, comparaît libre. « C’est absolument regrettable, car la situation perdure. Si un citoyen ne peut pas se référer à un juge, le désespoir s’instaure. Je le dis sans ambages que le dossier est politique. Maintenir notre client de manière abusive, je m’insurge (…), c’est anormal. La situation juridique d’Ibrahima Kourouma est totalement bafouée », fustige l’avocat.

Toutefois, Me El hadj Mohamed Kounta promet de relancer sa demande de mise en liberté jusqu’à ce que l’ancien ministre d’Alpha Grimpeur sorte du gnouf.

Yaya Doumbouya