Le 30 janvier, à l’occasion de la Journée internationale des maladies tropicales négligées, la Guinée a annoncé la fin de la trypanosomiase humaine ou maladie du sommeil. L’annonce a été faite lors d’une cérémonie organisée, dans un réceptif hôtelier de à Conakry, par le ministère de la Santé.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a donné, ce jeudi 30 janvier, la certification de l’élimination de la maladie du sommeil comme problème de santé publique. Après 25 ans de lutte, la Guinée est venue à bout de la trypanosomiase qui avait longtemps sévi dans les zones de mangroves, en Basse Côte.
Jean-Marie Kipela, Représentant de l’OMS en Guinée, a indiqué que les maladies tropicales négligées sont un signe de pauvreté et d’exclusion. Leur corrélation avec la pauvreté est si étroite qu’elles sont parfois qualifiées de « maladies des populations négligées ». « Elles entravent le développement socio-économique des pays, réduisent la productivité et perpétuent un cercle vicieux de vulnérabilité et de marginalisation. Parmi ces maladies figurent, entre autres: la trypanosomiase humaine africaine, plus connue sous le nom de maladie du sommeil, la lèpre, l’onchocercose ou cécité des rivières, le trachome, la filariose lymphatique. La bonne nouvelle est que ces maladies peuvent être prévenues, contrôlées et, dans certains cas, éliminés grâce à des interventions ciblées, soutenues et bien coordonnées. Parlant de l’élimination de ces maladies, la République de Guinée vient de franchir une étape historique en matière de santé publique. »
Évaluation rigoureuse
Selon le représentant de l’OMS en Guinée, c’est un long processus d’évaluation rigoureuse d’experts indépendants qui a permis de certifier l’élimination de la maladie du sommeil en tant que problème de santé publique en République de Guinée. Jean Mari Kipela a expliqué que la lutte était d’autant laborieuse que les cas de maladies étaient concentrés sur le littoral guinéen, notamment chez les populations résidant le long de la mangrove, dans les préfectures de Dubréka, Boké et Forécariah. Un environnement propice à la prolifération du vecteur de la trypanosomiase.
Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Oumar Diouhé Bah, se réjouit d’une avancée historique pour la santé publique en Guinée, un moment porteur d’espoir et d’ambition renouvelée. « En Guinée, les efforts de lutte engagés des années 1990 ont permis d’avoir des résultats significatifs par l’atteinte d’un niveau de contrôle de la maladie en 2012. Et aujourd’hui en 2025 à son élimination comme problème de santé publique. Ces progrès ont été rendus possibles grâce aux efforts du ministère de la santé et de l’hygiène publique à travers la lutte contre les maladies tropicales négligées, des chercheurs nationaux et internationaux de l’OMS et surtout les communautés locales ».
Les stratégies clés ont consisté au dépistage actif des populations en particulier grâce à l’utilisation des tests de diagnostics rapide en combinaison avec la lutte anti vectoriel et une révolution par le traitement dans le traitement, a précisé le ministre de la Santé. Oumar Diouhé Bah ajoute que la lutte contre la maladie nécessite une surveillance accrue, un traitement efficace et des mesures de contrôle des vecteurs pour limiter sa propagation et ses conséquences.
Ibn Adama