A la faveur de son troisième anniversaire célébré tambours battants, le 5 février au Palais du peuple de Cona-cris, le Conseil national de la transition a présenté un gros gâteau au populo en lieu et place d’une Constitution. Les Cntêtards et leurs invités se léchés les babines, pour fêter leur retard.  

Nul n’ignore que l’organe législatif de l’éternelle transition évolue au rythme du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). En trois ans d’existence, les Cntêtards peinent à présenter aux Guinéens ne serait-ce qu’un projet de Constitution. Or, ce sont eux qui ont validé les deux ans de transition concoctés par la junte avec la bénédiction de la muette Cédéao. Un chronogramme échu depuis le 31 décembre 2024. Durant ces trois ans, les Cntêtards se sont bornés à entériner des textes de l’Exécutif.

Etablir une Constitution pour aller au référendum ne semble pas prioritaire, alors que 2025 est une année électorale, à en croire le Prési Mamadi Doum-bouillant. Ce dernier décrétera la date de la tenue du référendum ce premier trimestre de l’année. Si par miracle il tient parole, cette fois-ci.

Des prières dites sur le gâteau

Dansa Courroux-mât et compagnie ont battu campagne à outrance sur l’avant-projet de nouvelle Constitution à travers le bled : c’est le bilan phare des Cntêtards en ce qui concerne le retour à l’ordre constitutionnel. Le reste n’est que du tape à l’œil.

Le 5 février, le prési du CNT s’est permis de réunir chefs religieux, sages, Cntêtards, membres du CNRD et personnel parlementaire pour célébrer l’anniversaire de l’organe législatif. Lors de cette ripaille, le Coran a été lu pour la « paix et la quiétude sociale », des prières faites. Le premier Imam de la mosquée Fayçal, El hadj Mamadou Saliou Camara, le représentant de l’Église catholique, Mgr Jacques Boston, tous étaient là pour le gâteau…plutôt, pour invoquer le Seigneur pour la paix dans le bled.  

À sa prise de parole, Dansa Courroux-mât s’est félicité, en termes de bilan, que le CNT a posé « des actes concrets, significatifs et innovants » ; adopté des textes clés pour la « refondation institutionnelle », des « réformes stratégiques au bénéfice de l’État, du peuple. Le mieux que nous avons pu, en portant fort les aspirations du peuple, nous avons accompagné et contrôlé l’action gouvernementale avec exigence [sic] dans un souci constant de redevabilité et de transparence. Nous avons légiféré avec rigueur et responsabilité, en dotant notre pays de textes législatifs adaptés aux défis actuels et futurs.»

« Notre travail est loin d’être terminé »

Le boss des Cntêtards prévient qu’il y a encore « du chemin à parcourir ». Pour lui, la « refondation de notre pays est un processus qui nécessite persévérance et constance. Je suis convaincu qu’avec notre engagement collectif, nous saurons relever tous les défis. Notre travail est loin d’être terminé. Ensemble, dans l’unité et la cohésion, nous continuerons à bâtir cette Guinée nouvelle que nous appelons de tous nos vœux et de tous nos souhaits », clame le prési du CNT.

La faim de la transition n’est pas pour demain, même si le Prési Mamadi Doum-bouillant annonce que 2025 est une année électorale. Qui croire ?

Le troisième anniversaire du CNT a pris faim par le partage du gros gâteau sur lequel le logo du CNT et le sigle ‘’CNRD’’ se côtoient. Symbole d’une effective séparation des pourboires. La dégustation a été suivie d’une projection sur les réalisations de l’organe législatif et d’un clip musical d’art-tristes. Hop-là.

Yaya Doumbouya