Les avocats de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dénoncent la décision du tribunal correctionnel de Mafanco renvoyant Madifing Diané des fins de la poursuite, le 28 février dernier. Ils entendent relever appel dans les meilleurs délais.

L’affaire opposant Fodé Oussou Fofana, le vice-président de l’UFDG à Madifing Diané, ancien gouverneur de Labé et ancien ministre de la Sécurité, a connu son épilogue le 27 février au tribunal correctionnel de Mafanco. L’ancien commis de l’Etat était poursuivi par le vice-président de l’UFDG pour «diffamation, discrimination, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse.»

Dans sa décision, la présidente du tribunal, M’Balou Traoré, a prononcé la prescription des charges contre le prévenu et renvoyé le ministère public et la partie civile à mieux se pourvoir.

Dans une déclaration du 28 février, rendue publique le 4 mars, le collectif d’avocats du parti a dénoncé la décision du tribunal correctionnel, laquelle a renvoyé Madifing Diané des fins de poursuite judiciaire.

« Le collectif prend acte de cette décision qui ne repose sur aucune base légale, dès lors que les infractions poursuivies ont été commises » lors de l’émission Parole des premiers du 15 janvier 2024 sur Espace TV.  Le collectif « persiste et signe » que dans cette affaire, il n’y a pas de prescription de l’action publique. Il rappelle qu’en matière de délit, le délai de prescription de l’action publique est de trois ans.

Les avocats protestent avec « la dernière énergie » contre la décision et entendent relever appel dans les meilleurs délais, afin que l’UFDG « soit rétablie dans ses droits.»

Lors de la prononciation de la décision le 28 février dernier au tribunal de Mafanco, ni le prévenu ni le poursuivant, encore moins leurs avocats n’étaient présents. Rappelons que le ministère public avait requis le renvoi du prévenu des fins de la poursuite, la partie civile n’avait sollicité qu’un franc symbolique dans ses plaidoiries.

À l’origine de l’affaire, l’ancien ministre de la Sécurité avait accusé les cadres de l’UFDG, par voie de presse, d’avoir acheté une machine en Afrique Sud, laquelle confectionnerait frauduleusement des cartes d’électeurs pour les militants du parti en 2010. M. Diané avait estimé que les 42% des suffrages récoltés par Cellou Dalein Diallo lors du second tour de l’élection présidentielle étaient obtenus par la fraude. Ce qui a conduit l’UFDG à le trimballer en justice.

Yaya Doumbouya