Depuis six mois, le torchon brûle entre le couple Mohamed Azaya Kamissoko et Djelykaba Bintou Kouyaté, artistes, chanteurs. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été la sortie du nouveau clip d’Azaya, intitulé : « Cercle de feu ». Dans la chanson, il fait allusion au « mensonge et à la trahison » qui, selon lui, ont fini de ronger la société. Beaucoup ont interprété le son comme un tacle contre Djelykaba Bintou. Le lendemain, la « patronne », jusque-là murée dans le silence, a vivement réagi sur sa page Facebook.
Avec des photos montrant son visage tuméfié, Djelykaba Bintou a traité son mari de « pervers narcissique ». Elle a dénoncé « la violence » qu’elle dit avoir subi et assume s’être éloignée de lui, pour « reprendre le contrôle » de sa vie, puisque « trop, c’est trop ». Sa sortie a embrasé la toile et les médias. Les féministes s’y sont engouffrées pour demander à ce qu’Azaya soit traduit en justice. L’étau commençait à se resserrer autour de l’artiste. Son concert au Canada a été annulé, l’Ambassade de France lui a retiré son soutien quant à son spectacle programmé le 13 décembre, dans la salle mythique de l’ARENA Grand Paris. Il n’en sera peut-être rien, du moins si on se fie au dernier développement dans cette affaire. Le 7 avril, agissant au nom du Chef de l’État, Mamadi Doumbouya, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Habitat, Moussa Moise Sylla, a réconcilié les deux artistes. Il était accompagné dans cette démarche par d’autres figures du monde artistique et culturel dont Sékouba Kandia Kouyaté et Malick Kébé.
Les couple artiste, visiblement ému, a promis d’enterrer la hache de guerre au nom de « l’unité et de la cohésion », de se projeter vers l’avenir. Azaya a posté sur sa page Facebook : « Chaque ménage traverse des difficultés et fait face à des épreuves ». Il insiste sur la nécessité de dépasser les rancunes pour avancer. Il demande à ses fans de faire preuve de « maturité et de retenue, afin de préserver l’intérêt supérieur de la musique guinéenne. » Le ‘’Messi’’ de la musique guinéenne promet d’accompagner le concert de la « Renaissance » de Djelykaba Bintou le 26 avril prochain, au Stade Petit Sory de Nongo. Il offre 200 tickets gratuits.
Djélikaba Bintou, elle aussi, invite ses fans à faire preuve de sagesse : « Il est temps maintenant d’avancer, avec le cœur apaisé et l’esprit tranquille. »
La réconciliation entre Azaya et Djélykaba Bintou n’est pas du goût des féministes. Bien de défenseurs des droits des femmes estiment que cette réconciliation, au détriment de la justice, est une « faute grave ».
Kadiatou Diallo