Le 27 avril, le général Mamadi Doum-bouillant a inauguré le pont unique à pesage-péage, sur la route nationale N°3,  axe Dubréka-Boffa. Mais les tarifs fixés pour la traversée font grincer des dents.

Les autorités ont annoncé que le nouveau pont remplace les quatre anciens, construits en 1957. A moins de 24h de la célébration de la fête internationale du Travail, des transporteurs de la gare routière Général Lansana Conté de Bambéto ont réagi aux tarifs fixés pour la traversée. Fixés en fonction des catégories des engins et de leurs poids, ils sont estimés à 5 000 GNF, pour les motos, 10 000 GNF pour les tricycles et quadricycles, 20 000 GNF pour les véhicules légers, 30 000 GNF pour les véhicules intermédiaires, 70 000 GNF pour les poids lourds (camions) et110 000 francs guinéens pour les camions-remorques.

Si les usagers de l’axe Conakry-Boké apprécient le nouvel ouvrage, d’autres dénoncent les tarifs. « C’est trop cher pour nous. Les syndicalistes n’ont pas été avisés, les autorités devraient au moins prendre en compte la souffrance des usagers », s’indigne un chauffeur de transport interurbain, qui a requis l’anonymat.

Alimou Bah, chauffeur, a passé sur la RN 3, le lendemain de l’inauguration du pont Mamadi Doumbouya : « Je n’ai rien payé et je n’ai trouvé personne. Les cordes sont visibles. Nous faisons face à trop de frais sur cette route. De Kagbélen à Boké, il y a six check-points où nous payons, avant de passer. Cela nous impacte négativement. Nous avons des recettes à rendre, des familles à nourrir, des frais scolaires à payer ». Selon lui, des gendarmes sont postés aux quatre points (ancienne voie). « Ils demandent les documents de nos véhicules. » Alimou Bah exhorte les autorités à baisser les tarifs. « Tout le monde n’a pas le même niveau de vie. Si les tarifs sont raisonnables, chacun peut payer ». Il plaide que les « 4 ponts soient réparés, afin que chaque citoyen puisse passer sans payer », car les chauffeurs « n’augmenteront pas le transport à cause des frais à payer sur le nouveau pont ».

Le secrétaire général de la Section syndicale des transporteurs et mécaniques de la commune de Ratoma nous balance. « Vous serez situé le 1er mai », allusion à la Fête internationale du travail.

Selon Mahamadou Abdoulaye Diallo, ministre des Infrastructures et des Travaux publics, le pont unique de 126 m de long, a été financé par le Fonds d’entretien routier en partenariat avec les banques privées de Guinée. L’infrastructure est composée d’un poste de péage et de pesage routier de dernière « génération », dotée de huit cabines, un poste de sécurité, un bâtiment administratif, des toilettes publiques.

Souleymane Bah